La terre craquelle sous un soleil impitoyable dans le groupement de Binza, au territoire de Rutshuru. Les perturbations climatiques en République Démocratique du Congo viennent de porter un coup terrible à la saison agricole, plongeant les cultivateurs du Nord-Kivu dans une détresse sans précédent. Le calendrier agricole traditionnel est bouleversé, laissant les paysans désemparés face à une nature devenue imprévisible.
« La pluie est arrivée à un moment non approprié. Et nous avons le soleil, alors que ce n’est pas non plus approprié », déplore Ismaël Bagambe, représentant des agriculteurs de la zone. Ses mots résonnent comme un cri d’alarme dans toute la région du bassin agricole de Binza, pourtant réputée pour sa production de maïs, haricots, riz et manioc.
Les cultures maraîchères flétrissent littéralement sur pied, victimes d’un ensoleillement excessif et de précipitations erratiques. Cette situation catastrophique annonce une baisse drastique des rendements agricoles, faisant planer le spectre de l’insécurité alimentaire sur les populations de Rutshuru. Comment ces agriculteurs pourront-ils nourrir leurs familles si leurs récoltes sont compromises ?
Face à cette urgence, l’association locale de petits agriculteurs lance un appel pathétique aux partenaires nationaux et internationaux. Les besoins sont criants : semences maraîchères résistantes, matériel agricole adapté et soutien technique urgent. Les cultures de choux et d’épinards pourraient offrir une bouée de sauvetage en attendant la prochaine saison culturale, déjà incertaine.
La crise agricole au Congo prend ici une dimension particulièrement dramatique. Le bassin de Binza et Nyamilima, habituellement grenier de la région, se transforme en paysage de désolation agricole. Les paysans assistent, impuissants, à l’asphyxie progressive de leurs moyens de subsistance.
Cette situation illustre cruellement la vulnérabilité du secteur agricole congolais face aux dérèglements climatiques. Les perturbations météorologiques ne sont plus une abstraction mais une réalité quotidienne qui menace la sécurité alimentaire de toute une région. Sans intervention rapide, c’est une catastrophe humanitaire qui se profile à l’horizon.
Les semences maraîchères demandées urgemment représentent bien plus qu’une simple aide d’urgence : elles symbolisent l’espoir de résilience pour des communautés rurales abandonnées à leur sort. Le temps presse, et chaque jour sans pluie appropriée creuse un peu plus le fossé de la détresse alimentaire.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net