La province du Maniema traverse une crise économique aiguë suite à la flambée brutale des prix du carburant observée depuis dimanche dernier. À Kindu, chef-lieu provincial, le litre d’essence est passé de 6 000 à 13 000 francs congolais, soit une augmentation vertigineuse de plus de 116% en seulement quelques jours.
Cette hausse spectaculaire des produits pétroliers plonge la région dans une situation économique préoccupante. Le ministre provincial de l’Économie, Georges Kasongo Wa Muya, pointe du doigt une rupture de stock combinée à des pratiques spéculatives. « Notre voie d’approvisionnement pose encore problème. Cette conjoncture est liée à une rupture du stock », a-t-il expliqué, tout en mettant en garde contre les spéculateurs.
Les conséquences de cette flambée des prix se répercutent immédiatement sur l’ensemble de l’économie locale. Le transport urbain et interprovincial connaît des perturbations majeures, tandis que les marchés enregistrent déjà une augmentation généralisée des prix des produits de première nécessité. Comment les populations vulnérables vont-elles faire face à cette nouvelle pression inflationniste ?
Le mécanisme d’assainissement et de fixation des prix, normalement en vigueur au Maniema, semble avoir été complètement contourné. Alors que le prix officiel reste fixé à 6 000 francs congolais le litre, la réalité du terrain montre une tout autre situation. Les autorités provinciales promettent d’appliquer « la rigueur de la loi » contre les spéculateurs, mais les mesures concrètes restent attendues.
Cette crise du carburant à Kindu met en lumière les fragilités structurelles de la chaîne d’approvisionnement en produits pétroliers dans les provinces de l’intérieur de la RDC. Les difficultés logistiques et infrastructurelles persistent, créant un terrain fertile pour les pratiques spéculatives lors des ruptures de stock.
Quelles solutions durables peuvent être envisagées pour sécuriser l’approvisionnement en carburant de la province du Maniema ? La question mérite une réflexion approfondie alors que les opérateurs économiques sont appelés à respecter les tarifs officiels. La population, elle, attend des actions concrètes pour voir baisser les prix et retrouver une stabilité économique minimale.
Les efforts annoncés par les autorités pour rétablir l’approvisionnement normal seront-ils suffisants pour endiguer cette crise ? L’économie de la province du Maniema, déjà fragile, ne pourra supporter longtemps une telle pression sur les coûts de transport et de production.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net