La capitale congolaise vit au rythme des chantiers fantômes. Une tournée de vérification confirme ce que les Kinois constatent quotidiennement : les travaux de voirie urbaine traînent inexplicablement, quand ils ne sont pas purement abandonnés. Malgré les injonctions gouvernementales à accélérer le tempo, l’immobilisme semble être la règle.
Comment expliquer ce décalage entre les déclarations officielles et la réalité terrain ? Les communes de Lingwala et Kinshasa offrent un spectacle désolant. Les avenues Nyangwe, Kalembelembe, Kabambare, Kabinda et Wangata ressemblent à des chantiers oubliés, symboles d’une gestion urbaine défaillante.
Avec la saison des pluies qui s’annonce dès le 12 septembre selon les prévisions météorologiques, la situation devient critique. Les inondations récurrentes menacent à nouveau les populations, posant la question de la responsabilité des autorités dans la prévention de ces catastrophes annoncées.
Le gouvernement appelle à « appuyer sur l’accélérateur », mais le message semble se perdre dans les méandres administratifs. Les procédures d’attribution des marchés publics manquent-elles de transparence ? Les lenteurs observées cachent-elles des irrégularités plus profondes ? L’enquête ouverte à Kingabwa pourrait bien révéler des pratiques inquiétantes en matière de gestion des fonds alloués aux infrastructures.
La question des chantiers de voirie à Kinshasa dépasse le simple cadre technique. Elle interroge la capacité de l’État à exécuter ses projets et à répondre aux besoins essentiels de la population. Les retards accumulés dans ces travaux d’intérêt général soulèvent des doutes légitimes sur l’efficacité de la machine administrative.
Face à cette situation, l’urgence commande la mise en place d’un mécanisme rigoureux de suivi et d’évaluation. La population kinoise mérite de connaître la vérité sur l’état réel des chantiers et les raisons de ces retards persistants. La crédibilité des institutions en dépend.
Les infrastructures urbaines constituent pourtant un levier essentiel du développement économique et social. Leur délabrement actuel risque de compromettre les efforts de modernisation de la capitale et, par extension, du pays tout entier. Le temps des beaux discours est révolu ; place maintenant à l’action et à la redevabilité.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net