Dans un contexte de tensions sociales récurrentes autour de la rémunération des agents de l’État, le Vice-Premier ministre congolais en charge du Budget, Adolphe Muzito, a reçu ce jeudi 11 septembre 2025 une délégation du Collectif national des médecins non-primés. Cette rencontre hautement symbolique intervient alors que le gouvernement tente de contenir les mécontentements dans un secteur sanitaire déjà fragile.
Accompagné du vice-ministre Elysée Bokumwana, Muzito a écouté les doléances de ces professionnels de santé qui réclament depuis des années la régularisation de leur situation socioprofessionnelle. Le cœur du débat? L’épuisement du fichier INEPS qui recense pas moins de 1 600 médecins non alignés à la prime à travers le territoire national.
Joselain Nlandu, président du Collectif, n’a pas mâché ses mots: «Le VPM Lihau, président du comité interministériel de suivi du dossier Bibwa, nous avait informés qu’il œuvrait à la régularisation de cette situation. Cependant, il fallait que le Budget dispose des moyens nécessaires». Une déclaration qui en dit long sur les jeux de responsabilités au sein de l’exécutif congolais.
La question qui se pose désormais: le gouvernement parviendra-t-il enfin à honorer ses engagements? Les médecins non-primés de la RDC attendent une réponse concrète depuis des années, alors que le système de santé national peine à fonctionner correctement. Le budget alloué à la santé reste-t-il une priorité réelle ou simplement un discours politique?
Muzito, décrit comme «père de famille et homme de parole» par les représentants des médecins, aurait donné des assurances pour le quatrième trimestre 2025. Mais l’histoire récente incite à la prudence: combien de promesses non tenues ont jalonné ce dossier épineux?
L’enjeu dépasse la simple régularisation de primes impayées. Il touche à la crédibilité de l’État congolais dans sa capacité à respecter ses engagements envers ses serviteurs. La gestion du fichier INEPS devient ainsi le symbole d’une administration capable (ou non) de résoudre ses contradictions internes.
Le patron du Budget joue désormais contre la montre. Son engagement pris devant les représentants des médecins non-primés engage non seulement son portefeuille ministériel, mais aussi la stabilité sociale du secteur santé. Un échec pourrait fragiliser durablement la confiance déjà précaire entre l’administration et les professionnels médicaux.
Reste à voir si les promesses de septembre 2025 connaîtront un sort différent de celles des années précédentes. La balle est dans le camp du gouvernement, et particulièrement dans celui d’Adolphe Muzito, dont la reputation de gestionnaire sérieux pourrait se jouer sur ce dossier.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net