Le Nord-Kivu vit encore une fois l’horreur. Deux attaques simultanées des Forces démocratiques alliées (ADF) ont ensanglanté la province congolaise dans la nuit du 8 au 9 septembre 2025. Le bilan est lourd : 89 civils tués dans des conditions particulièrement brutales.
À Ntoyo, territoire de Lubero, l’assaut a frappé en pleine cérémonie funéraire. Les témoins décrivent une scène de terreur absolue. Des hommes armés ont encerclé le lieu du deuil avant d’ouvrir le feu sur l’assemblée. 71 personnes ont perdu la vie dans cette attaque calculée qui visait délibérément des civils sans défense.
Quelques kilomètres plus loin, à Fotodu dans le territoire de Beni, le même scénario macabre se reproduisait. 18 autres victimes tombent sous les balles des assaillants. Les deux attaques, parfaitement coordonnées, démontrent une planification militaire sophistiquée de la part des ADF.
Cette recrudescence de violence intervient dans un contexte sécuritaire déjà extrêmement dégradé. Comment expliquer cette escalade malgré les efforts de pacification ? Les attaques ADF Nord-Kivu se multiplient depuis juillet dernier, avec plus de 150 morts recensés dans la seule région du Grand Nord.
Les autorités congolaises pointent du doigt l’incapacité de la communauté internationale à endiguer cette violence. La MONUSCO, présente depuis des années, semble impuissante face à la mobilité et à la brutalité de ces groupes armés. Les massacres Ntoyo Fotodu viennent rappeler cruellement la vulnérabilité des populations civiles.
Le coordonnateur humanitaire des Nations Unies en RDC, Bruno Lemarquis, a exprimé son indignation. « Ces actes barbares doivent cesser immédiatement » a-t-il déclaré, appelant à une protection renforcée des civils. L’Union africaine a également condamné fermement ces exactions, qualifiées de crimes de guerre.
Sur le terrain, la psychose s’est installée. Les habitants des villages environnants fuient vers les centres urbains, craignant de nouvelles attaques. Cette situation aggrave encore la crise humanitaire dans l’est de la RDC, où des millions de personnes dépendent déjà de l’aide internationale.
La violence est RDC devient malheureusement une réalité quotidienne pour les populations du Nord-Kivu. Les groupes armés Congo continuent de semer la terreur en toute impunité, défiant l’autorité de l’État et la communauté internationale.
Face à cette tragédie, une question demeure : jusqu’à quand la communauté internationale restera-t-elle spectatrice de ces massacres à répétition ? La sécurité Nord-Kivu nécessite des actions concrètes et immédiates, au-delà des simples condamnations verbales.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: https://apnews.com/article/fca96c1bdd77d63d17dd6ca0aecda6ca