Une décision sans précédent vient de frapper le paysage hospitalier kinois. Le ministère de la Santé a pris la mesure radicale de suspendre immédiatement les activités du service d’urgence du HJ Hospital, suite au décès tragique de Divine Kumasamba. Cette jeune femme, amenée dans un état critique dans la nuit du 7 au 8 septembre 2025, s’est vu refuser les soins urgents dont elle avait besoin pour la simple raison qu’elle n’avait pas pu honorer une caution jugée excessive.
Comment en sommes-nous arrivés là ? Dans un pays où l’accès aux soins de santé devrait être un droit fondamental, comment un établissement médical peut-il privilégier les considérations financières à la sauvegarde de vies humaines ? Cette question brûlante se pose aujourd’hui avec une acuité particulière alors que le drame de Divine Kumasamba révèle les dérives d’un système hospitalier en crise.
Le HJ Hospital, pourtant considéré comme l’un des établissements de référence de la capitale, semble avoir fait passer la rentabilité avant l’éthique médicale. Les témoignages qui affluent depuis cet incident dramatique peignent le portrait d’un centre hospitalier où les factures exorbitantes prennent le pas sur le traitement des malades. Une réalité d’autant plus cruelle dans un contexte de crise socio-économique où de nombreuses familles peinent déjà à subvenir à leurs besoins essentiels.
La suspension des urgences du HJ Hospital par le ministère de la Santé représente un signal fort envoyé à l’ensemble du secteur médical congolais. Cette mesure d’urgence, prise jusqu’à nouvel ordre, démontre la détermination des autorités à ne pas laisser impunies les pratiques contraires à l’éthique médicale. Mais au-delà de la sanction, c’est toute la question de l’accès aux soins qui doit être reconsidérée.
Quels mécanismes de contrôle doivent être renforcés pour éviter que de tels drames ne se reproduisent ? Comment garantir que les établissements hospitaliers, qu’ils soient publics ou privés, respectent leur mission première qui est de sauver des vies avant de générer des profits ? La situation actuelle appelle à une réflexion profonde sur la régulation du secteur de la santé en République Démocratique du Congo.
Le cas de Divine Kumasamba n’est malheureusement peut-être pas isolé. Combien d’autres patients ont été confrontés à des demandes de caution déraisonnables alors que leur vie était en danger ? Cette interrogation souligne l’urgence d’un audit complet des pratiques financières dans les hôpitaux congolais, particulièrement dans les services d’urgence où chaque minute compte.
La réaction du ministère de la Santé, bien que nécessaire, ne suffira pas à elle seule à résoudre les problèmes structurels du système de santé congolais. Elle doit s’accompagner d’une réforme en profondeur incluant la mise en place de mécanismes de contrôle renforcés, la clarification des tarifs pratiqués et la garantie d’un accès aux soins urgents indépendamment des considérations financières.
Alors que l’enquête se poursuit pour déterminer les responsabilités exactes dans ce drame, une chose est certaine : la mort de Divine Kumasamba ne doit pas rester une simple statistique. Elle doit servir de catalyseur pour des changements concrets et durables dans le système de santé congolais, afin que plus jamais un patient ne soit privé de soins vitaux pour des questions d’argent.
Article Ecrit par Amissi G
Source: mediacongo.net