Une pluie diluvienne s’est abattue ce mercredi 10 septembre sur Bunia, transformant le site de déplacés de Kigonze en véritable champ de désolation. Les vents violents ont balayé sans pitié cent quatorze abris de fortune, laissant derrière eux un paysage de détresse humaine. Comment ces familles déjà vulnérables vont-elles survivre à cette nouvelle épreuve ?
Les installations hygiéniques, pourtant précaires, ont été emportées par les intempéries. Des toilettes et des toitures en bâches arrachées, des murs écroulés : le tableau dressé par la Protection civile provinciale est alarmant. Cette catastrophe naturelle à Bunia plonge des milliers de personnes dans une précarité encore plus profonde.
« Nous ne savons pas aujourd’hui comment nous allons dormir », témoigne Désiré Grodya, président du comité des déplacés du site de Kigonze. Sa voix porte l’angoisse de toute une communauté qui accueille pourtant sans cesse de nouveaux arrivants fuyant les violences dans l’Ituri. Le site compte déjà plus de cinq mille ménages, tous maintenant exposés aux caprices du ciel.
La nuit s’annonce longue pour ces familles contraintes de dormir à la belle étoile. Certains sinistrés ont trouvé refuge auprès d’amis ou de membres de leur famille au sein même du camp, mais pour combien de temps ? La solidarité a ses limites face à l’ampleur des dégâts.
Les abris détruits de déplacés symbolisent l’urgence d’une intervention rapide. Le président du comité lance un appel poignant au gouvernement et aux organisations humanitaires : des bâches pour se protéger, un minimum de dignité pour ces personnes qui ont tout perdu. Mais jusqu’à quand devront-ils mendier leur survie ?
Cette situation met en lumière les conditions inhumaines dans lesquelles vivent les déplacés de l’Ituri. Alors que la province continue de faire face à des crises sécuritaires, les catastrophes naturelles viennent aggraver une situation humanitaire déjà critique. La protection civile de Bunia sonne l’alarme, mais qui l’entendra ?
La pluie violente à Kigonze pose une question fondamentale : jusqu’où peut-on laisser des êtres humains vivre dans une telle précarité ? Les déplacés de Bunia méritent plus que de simples bâches – ils méritent une solution durable à leur calvaire.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net