Les caniveaux obstrués de Matete menacent de transformer les rues en rivières dévastatrices dès les premières pluies. À quelques jours de la saison des pluies en RDC, l’angoisse monte parmi les habitants de ce quartier populaire de Kinshasa. Des monticules d’immondices et de bouteilles en plastique bloquent littéralement le passage des eaux, créant une bombe à retardement hydrique.
« Les caniveaux sont complètement bouchés. Nous sollicitons l’intervention de l’autorité urbaine afin de dégager le passage des eaux de pluie et d’éviter de nouvelles inondations », témoigne un résident anonyme, la voix empreinte d’urgence. Son appel reflète l’inquiétude générale qui plane sur ce secteur stratégique, de Débonhomme à l’église Shekina.
La mémoire des dernières inondations d’avril dernier reste vive dans les esprits. Qui pourrait oublier ces images de maisons submergées, de rues impraticables et de commerces dévastés ? Les dégâts s’étaient étendus de l’église Shekina jusqu’aux berges de la rivière Ndjili, marquant durablement le paysage urbain et la psyché collective.
Mais pourquoi attendre la catastrophe pour agir ? La question résonne comme un leitmotiv parmi les observateurs. La prévention des inondations à Matete passerait pourtant par une mesure simple : le curage régulier des caniveaux. Une opération qui relève pourtant du parcours du combattant dans plusieurs communes de Kinshasa.
« Le gouverneur Daniel Bumba dispose des moyens nécessaires pour assainir la ville. Il suffit d’une volonté politique claire », insiste un habitant de Débonhomme. Son propos soulève une interrogation plus large sur la gouvernance urbaine et la priorité accordée à la salubrité publique.
La situation à Matete n’est malheureusement pas isolée. De nombreux caniveaux à travers Kinshasa souffrent du même abandon, transformant la capitale en terrain vulnérable face aux caprices de la météo. Les caniveaux bouchés de Kinshasa constituent une menace permanente pour des milliers de ménages.
Les spécialistes en gestion urbaine le répètent : le curage préventif des caniveaux représente la solution la plus efficace et économique pour éviter le pire. Pourtant, l’action tarde à venir. Faut-il y voir un manque de moyens ou simplement une absence de vision ?
Alors que la saison des pluies approche inexorablement, les habitants retiennent leur souffle. Chaque goutte qui tombe pourrait annoncer le début d’une nouvelle catastrophe. Le temps presse pour les autorités urbaines qui doivent impérativement lancer les opérations de curage caniveaux Kinshasa.
La question dépasse le simple cadre de la voirie. Elle touche à la sécurité des biens et des personnes, à la salubrité publique et même à la dignité des citoyens. Comment expliquer que des solutions aussi basiques que l’entretien des caniveaux puissent devenir un défi insurmontable ?
À Matete comme ailleurs dans la capitale, la prévention des inondations reste le parent pauvre des politiques urbaines. Pourtant, investir dans le curage régulier permettrait d’économiser des millions de dollars en réparations post-catastrophe. Une équation simple que les autorités semblent pourtant peiner à résoudre.
La balle est désormais dans le camp des décideurs. Les habitants ont lancé leur cri d’alarme. Reste à savoir si celui-ci sera entendu avant que les premières pluies ne transforment les rues de Matete en torrents déchaînés.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net