Dans un contexte où la représentation féminine dans les sphères décisionnelles demeure un défi majeur sur le continent africain, la République Démocratique du Congo envoie un signal fort. L’Observatoire congolais du développement durable (OCDD) révèle une avancée historique : le gouvernement compte désormais 32% de femmes, un seuil jamais atteint depuis l’indépendance du pays.
« Pour la première fois depuis 1960, nous franchissons cette barre symbolique des 30% », souligne Modeste Kakanda, coordonnateur national de l’OCDD. Cette progression notable dans le domaine politique contraste pourtant avec la réalité quotidienne de millions de Congolaises qui continuent de subir des inégalités structurelles.
Comment expliquer cette dissonance entre les avancées politiques et les stagnations sociales ? Les secteurs de l’éducation, de la santé et de l’emploi restent marqués par des disparités profondes. Les femmes congolaises paient-elles le prix fort des multiples crises que traverse le pays ?
La pauvreté, les effets du changement climatique et les conflits armés continuent d’affecter disproportionnellement la condition féminine. « Derrière les chiffres encourageants se cache une réalité complexe », nuance un expert local. « Si nous célébrons les nominations, nous devons aussi regarder en face les défis quotidiens des femmes rurales, des commerçantes des marchés, des mères de famille ».
L’autonomisation des femmes congolaises reste un chantier prioritaire. La mise en œuvre effective des politiques genre nécessite des moyens conséquents et une volonté politique soutenue. Les organisations de la société civile plaident pour une approche holistique qui combine représentation politique et amélioration des conditions de vie.
Cette progression vers l’égalité genre Congo représente-t-elle une vraie transformation sociale ou simplement un affichage politique ? La question mérite d’être posée alors que le pays s’engage dans un processus de développement durable. La participation accrue des femmes aux instances décisionnelles pourrait effectivement influencer les politiques publiques en faveur d’une meilleure prise en compte des besoins spécifiques des femmes.
Le chemin vers une véritable égalité reste long, mais cette avancée politique ouvre des perspectives encourageantes. La représentation féminine RDC dans les hautes sphères de l’État constitue un premier pas vers une société plus inclusive. Reste à transformer cet essor quantitatif en amélioration qualitative pour toutes les Congolaises, des centres urbains aux zones les plus reculées.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
