Dans l’ombre des conflits qui déchirent l’Ituri depuis des années, une lueur d’espoir perce enfin. Près de 500 000 personnes déplacées ont retrouvé le chemin de leurs villages ces derniers mois, représentant un tiers des populations déracinées de cette province martyre. Comment ces familles osent-elles revenir sur une terre encore meurtrie par la violence ?
« La sécurité s’est relativement améliorée dans certaines zones », explique Bruno Lemarquis, représentant spécial adjoint de l’ONU en RDC. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le nombre de déplacés est passé de 1,5 million à environ 1 million. Un progrès fragile, insuffisant, mais réel.
Pourtant, derrière ces statistiques encourageantes se cache une réalité bien plus sombre. Les groupes armés – CODECO, ADF, Zaïre, CRP – continuent de semer la terreur. Leurs exactions obligent encore des milliers de civils à une vie d’errance et de précarité. Combien de temps faudra-t-il avant que ces violences ne cessent définitivement ?
La situation humanitaire reste alarmante. Le financement des operations humanitaires au Congo connaît une baisse drastique, avec seulement 15% des besoins couverts cette année. Cette pénurie de ressources réduit considérablement l’aide sur le terrain, laissant des communautés entières dans le dénuement le plus total.
Face à ce tableau contrasté, les autorités provinciales sont appelées à encourager le retour volontaire des déplacés et à promouvoir des solutions durables. Le soutien aux activités économiques des retournés et la lutte contre l’exploitation illégale des minerais – principal carburant des conflits en Ituri – apparaissent comme des priorités absolues.
La protection des humanitaires constitue un autre défi majeur. Sans accès sécurisé aux zones les plus critiques, comment les organisations pourront-elles venir en aide aux populations les plus vulnérables ? Le retour des déplacés en Ituri représente-t-il le début d’une paix durable ou simplement un répit temporaire dans un cycle de violence sans fin ?
Alors que des milliers de familles tentent de reconstruire leur vie, la communauté internationale semble détourner le regard. La baisse des financements et l’attention médiatique intermittente condamnent-elles ces populations à l’oubli ? La réponse à cette question déterminera l’avenir de toute une région.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net