La ville de Beni vit ce jeudi 11 septembre sous le signe du recueillement et de la colère. Une journée de deuil a été décrétée par la société civile en mémoire des 18 agriculteurs brutalement assassinés lors d’une attaque attribuée aux rebelles ADF dans la localité de Fotodhu. Le cœur de la cité bat au ralenti, les activités économiques paralysées par une grève générale spontanée.
Les rues habituellement animées de Beni portent aujourd’hui les stigmates de la douleur collective. Boutiques, magasins et commerces ont fermé leurs portes en signe de protestation et de solidarité avec les familles endeuillées. Seules quelques officines pharmaceutiques maintiennent leurs services, rappelant que la vie doit malgré tout continuer.
Cette manifestation pacifique dépasse le simple hommage aux victimes. La société civile du territoire de Beni envoie un message clair aux autorités : la protection des populations doit devenir une priorité absolue. Comment expliquer que des cultivateurs désarmés continuent de tomber sous les balles des assaillants ? Jusqu’à quand ces massacres répétés vont-ils impunément se poursuivre ?
La cérémonie d’inhumation des 18 victimes, organisée mercredi au cimetière public d’Oicha, a rassemblé des milliers de personnes. Habitants, familles des défunts et autorités politico-administratives se sont réunis dans un élan de compassion rarement vu dans la région. Cette marque de solidarité massive témoigne de l’exaspération grandissante face à l’insécurité chronique qui mine le Nord-Kivu.
Les rebelles ADF, actifs dans la région depuis des années, continuent de semer la terreur malgré les opérations militaires menées contre eux. Leur capacité à frapper impunément des civils innocents interroge sur l’efficacité des mesures de sécurité déployées. La société civile exige des réponses concrètes et une protection renforcée pour les communautés rurales vivant dans la peur constante.
Cette journée de deuil symbolise le cri d’alarme d’une population à bout de souffle. Les agriculteurs, pourtant essentiels à la sécurité alimentaire de la région, deviennent les cibles privilégiées de groupes armés. Cette situation intolérable menace non seulement les vies humaines mais également la stéconomie locale déjà fragile du Nord-Kivu.
Les services de sécurité sont appelés à redoubler d’efforts pour mettre fin à ces attaques meurtrières. La population de Beni attend des actes forts et des résultats tangibles. La protection des civils doit devenir la pierre angulaire de la stratégie sécuritaire dans cette région meurtrie par des années de conflits.
Alors que le deuil plane sur Beni, une question persiste : combien de vies faudra-t-il encore sacrifier avant que des mesures efficaces ne soient enfin prises ? La détermination affichée par la société civile aujourd’hui pourrait marquer un tournant dans la lutte pour la sécurité des populations civiles du Nord-Kivu.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net