Le village de Ngaba 2, dans le territoire de Djugu en Ituri, est plongé dans le deuil après un terrible accident de circulation survenu ce mercredi 10 août. Un véhicule de transport en commun reliant Kpandroma au marché hebdomadaire de Linga s’est brutalement renversé, provoquant une véritable hécatombe. Bilan provisoire : trois morts, dont une femme enceinte, et plus de vingt blessés graves.
Comment un simple trajet vers le marché a-t-il pu virer au cauchemar ? Selon des témoins locaux, le chauffeur roulait à vive allure sur cette route pourtant connue pour son état défectueux. Le véhicule aurait perdu le contrôle avant de faire plusieurs tonneaux, projetant les passagers hors de l’habitacle.
Vingt-sept blessés grièvement atteints ont été transportés en urgence à l’hôpital de Rethy. Mais sur place, le cauchemar continue. « Nous manquons de tout : médicaments, matériel médical, lits disponibles », confie sous anonymat un membre du personnel soignant. La structure sanitaire, déjà fragile, est totalement saturée face à l’afflux soudain de victimes.
La situation est si critique que des défenseurs des droits humains lancent un cri d’alarme. Benjamin Ngabu, militant local, interpelle les autorités : « À Rethy, il n’y a pas de stock de médicaments. Si rien n’est fait, le bilan risque de s’alourdir ». Son appel est clair : une évacuation immédiate des cas les plus graves vers Bunia, où des formations médicales mieux équipées pourraient prendre le relais.
Cet accident soulève des questions plus larges sur l’état des routes et les carences du système de santé dans cette région de l’Ituri. Combien de drames similaires faudra-t-il déplorer avant que des mesures concrètes ne soient prises ? Les populations rurales paient-elles le prix de l’abandon des services publics ?
La mort de la femme enceinte dans cet accident de circulation à Ngaba symbolise toute la tragédie humaine derrière ces chiffres. Derrière chaque statistique se cachent des vies brisées, des familles détruites, un avenir volé. Les autorités congolaises et la MONUSCO seront-elles à la hauteur de l’urgence ? L’évacuation vers Bunia représente peut-être la dernière chance pour de nombreuses victimes.
Ce drame rappelle cruellement la vulnérabilité des populations face à l’insécurité routière et le manque criant d’infrastructures médicales adaptées. Alors que le territoire de Djugu continue de faire face à multiples défis, la prise en charge des accidentés de la route reste un défi majeur qui nécessite une réponse immédiate et coordonnée.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net