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Massacre de Ntoyo : plus de 70 morts dans une attaque ADF au Nord-Kivu

Une attaque d’une rare violence a frappé dans la nuit du lundi au mardi le village de Ntoyo, situé à 7 km à l’Est de Manguredjipa dans le territoire de Lubero au Nord-Kivu. Selon des témoins directs, plus de 70 personnes ont été massacrées par des combattants présumés des Forces Démocratiques Alliées (ADF). Le bilan, encore provisoire, pourrait s’alourdir considérablement.

L’attaque a débuté vers 22 heures locales, prenant par surprise les habitants de ce village du secteur des Bapere. Les assaillants ont ciblé en priorité un lieu de deuil où étaient rassemblées des dizaines de personnes, principalement des membres d’une même famille. Le carnage qui s’en est suivi a été décrit comme « horrible » par l’abbé Paluku Nzalamingi, curé de la paroisse de Manguredjipa, présent sur les lieux dès les premières heures.

« Ils ont tué presque toutes les personnes qui étaient rassemblées au lieu du deuil. Des femmes sur des matelas au salon du défunt, d’autres dans le couloir, d’autres encore à l’extérieur dans la parcelle. En tout cas, nombreux ont été tués par balle », a témoigné le religieux, visiblement sous le choc. Des cadavres étaient éparpillés sur la route et dans les parcelles voisines du centre de Ntoyo, rendant le décompte exact difficile dans l’immédiat.

Outre les pertes humaines, les assaillants ont incendié un véhicule transportant des boissons, une voiture particulière, des habitations et plusieurs motos. La violence de l’attaque et l’ampleur des destructions matérielles illustrent la détermination des agresseurs à semer la terreur dans cette zone déjà éprouvée.

Mwami Eugène Viringa, chef de groupement des Babika, dont le domicile a également été attaqué, confirme le lourd bilan. Sa belle-mère et ses belles-sœurs figurent parmi les victimes du massacre perpétré au lieu de deuil. L’autorité coutumière avance également un bilan d’au moins 70 morts, tandis qu’un habitant ayant participé aux fouilles évoque le chiffre effroyable de 102 personnes tuées.

Comment une attaque d’une telle ampleur a-t-elle pu se produire dans une zone où sont pourtant déployées des forces de sécurité ? Selon les habitants, les ADF seraient venus du côté de Musiola, village situé à une dizaine de kilomètres de Ntoyo. Depuis plusieurs semaines, des riziculteurs signalaient des mouvements suspects d’hommes armés dans les brousses environnantes, notamment à Manzamba.

Le Mwami Eugène Viringa révèle que les autorités coutumières avaient pourtant alerté les responsables sécuritaires sur la présence présumée des rebelles dans les périphéries de Ntoyo. « Nous avons demandé aux services de sécurité de mener des fouilles dans ces zones, mais personne n’a agi », déplore-t-il amèrement. Ce qui devait arriver arriva : plus de 70 morts dans un petit coin que les forces de sécurité auraient pu quadriller pour dénicher les rebelles retranchés.

La présence simultanée d’une position de l’armée congolaise et d’unités de l’UPDF ougandaise dans la zone interroge sur l’efficacité du dispositif sécuritaire. Comme les civils, les militaires ont constaté les dégâts alors que les assaillants s’étaient déjà retirés, soulevant des questions sur leur capacité à prévenir ce type d’attaques.

Des indices inquiétants signalaient pourtant une activité rebelle croissante. Il y a une semaine, des habitants avaient découvert dans un champ en périphérie de Ntoyo des sachets de sel et des boîtes de conserve, suggérant un ravitaillement des ADF par des unités basées dans les grandes agglomérations du secteur des Bapere.

Quelles mesures seront prises pour sécuriser durablement cette zone et éviter de nouveaux bains de sang ? Les ADF, en errance dans la région depuis près d’un an, auraient établi leur deuxième plus grand camp près de la rivière Lindi, à la limite entre le Nord-Kivu et la Tshopo. Dirigé par le commandant Abwakasi, ce groupe opérerait à travers des sous-unités de dizaines de combattants qui utilisent régulièrement les civils comme boucliers humains.

Cette attaque sanglante contre le village de Ntoyo souligne l’urgence d’une réponse sécuritaire plus efficace et mieux coordonnée dans l’Est de la RDC. Alors que les civils paient le prix fort de cette violence persistante, les autorités doivent impérativement renforcer la protection des populations et démanteler les réseaux logistiques des groupes armés qui continuent de semer la mort et la désolation dans la région.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

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