Dans une intervention remarquée ce lundi 8 septembre depuis Genève, le président Félix Tshisekedi a lancé un appel solennel à la communauté internationale pour la reconnaissance des génocides perpétrés en République Démocratique du Congo au cours des trois dernières décennies. Cette prise de position intervient dans un contexte géopolitique particulièrement tendu, alors que le pays continue de faire face à des défis sécuritaires majeurs dans sa partie orientale.
Le chef de l’État congolais s’est exprimé lors d’une conférence de haut niveau organisée en marge de la 60ème session du Conseil des droits de l’homme. L’événement, orchestré par le FONAREV, revêt une symbolique forte tant sur le plan diplomatique que juridique. Tshisekedi a magistralement articulé son plaidoyer autour de l’impérieuse nécessité d’une justice transitionnelle adaptée aux réalités congolaises, démontrant une fois encore sa maîtrise des arcanes institutionnelles internationales.
La question qui se pose désormais est celle de la réception de cet appel par la communauté internationale. Les grandes puissances parviendront-elles à dépasser leurs intérêts géostratégiques pour appuyer cette démarche historique ? Le président congolais, par cette initiative, place ses partenaires étrangers devant leurs responsabilités morales et juridiques, dans un jeu diplomatique où chaque silence devient complice.
L’architecture de justice transitionnelle proposée par Tshisekedi représente un tournant décisif dans la gestion des séquelles des conflits qui ont ensanglanté le Congo. Cette approche novatrice, qui combine reconnaissance des crimes et mécanismes de réparation, pourrait servir de modèle pour d’autres situations post-conflit en Afrique. Cependant, sa mise en œuvre effective dépendra largement de l’engagement concret des instances internationales et de la volonté politique des États membres du Conseil des droits de l’homme.
Le timing de cette intervention n’est certainement pas fortuit. Alors que la RDC poursuit sa lutte contre l’agression étrangère dans l’Est du pays, cette démarche de reconnaissance internationale des génocides constitue une arme diplomatique supplémentaire. Tshisekedi, stratège avisé, utilise ainsi les tribunes internationales pour construire un narratif historique qui pourrait influencer durablement les rapports de force régionaux.
La balle est désormais dans le camp de la communauté internationale. Sa réponse – ou son absence de réponse – à cet appel marquera un tournant dans les relations entre la RDC et ses partenaires. Le président aura-t-il réussi à mobiliser les consciences ou assiste-t-on à un nouvel épisode de l’indifférence internationale face aux souffrances congolaises ? L’histoire jugera, mais une chose est certaine : Félix Tshisekedi vient de poser un jalon essentiel dans le long combat pour la vérité et la justice en RDC.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net