La rentrée scolaire 2025-2026 en République Démocratique du Congo s’est déroulée sous de meilleurs auspices que prévu, avec plus de 29 millions d’élèves attendus dans les salles de classe à travers le pays. Comment le gouvernement parvient-il à maintenir la gratuité de l’enseignement primaire face aux défis multiples qui persistent ?
Lors du dernier conseil des ministres, la Première ministre Judith Suminwa Tuluka a salué l’effectivité générale de cette rentrée, tout en reconnaissant certaines difficultés localisées. « Toutes les 60 provinces éducationnelles que compte la République Démocratique du Congo ont connu une rentrée relativement sereine », a-t-elle déclaré, tout en mentionnant quelques perturbations dans le Sud-Kivu et le Bas-Uele.
La situation la plus préoccupante reste celle du Nord-Kivu, où la coalition M23/RDF impose illégalement le paiement de frais scolaires dans l’enseignement primaire public. Une mesure vivement contestée par les parents d’élèves qui bénéficiaient jusqu’alors de la gratuité décrétée par l’État congolais. Comment expliquer que des groupes armés parviennent à s’immiscer ainsi dans la gestion éducative d’une région en crise ?
Le gouvernement assure pourtant le financement intégral des frais de fonctionnement, des salaires et des primes liées à la mise en œuvre effective de la gratuité pour tous les enseignants concernés. Judith Suminwa a réaffirmé l’engagement de son équipe à suivre de près les préoccupations dans le secteur éducatif, mais également dans les domaines de la santé, de l’enseignement supérieur et de la fonction publique.
« Le processus d’élaboration de la feuille de route de l’exécution des engagements du gouvernement est actuellement en cours afin d’assurer un suivi efficace », a-t-elle rassuré. Une annonce qui intervient alors que les attentes restent immenses en matière d’éducation nationale.
Lors de la cérémonie officielle à Moanda dans le Kongo Central, la ministre d’État de l’éducation nationale Raïssa Malu a insisté sur la formation de citoyennes responsables à travers les clubs scolaires et le serment du citoyen. Cette approche pédagogique innovante s’inscrit dans la continuité des réformes majeures engagées : gratuité de l’enseignement primaire, renforcement de la qualité éducative, et promotion de l’égalité des chances.
Mais jusqu’où peut-on étendre ces réformes dans un contexte où certaines régions échappent encore au contrôle de l’État ? La question reste entière alors que des milliers d’enfants dans les zones conflictuelles voient leur droit à l’éducation compromis par des forces extérieures.
La rentrée scolaire 2025-2026 marque donc à la fois une avancée significative et le rappel des défis immenses qui persistent. Le gouvernement devra redoubler d’efforts pour garantir l’accès à l’éducation pour tous les enfants congolais, sans exception ni compromis.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd