Alors que le système éducatif congolais cherche à se moderniser, une réforme ambitieuse vient de recevoir un soutien de poids. La Fédération nationale des enseignants du Congo (FENECO) s’est publiquement rangée derrière le projet du gouvernement visant à rehausser le niveau de qualification des enseignants du primaire. Mais cette transformation radicale suffira-t-elle à combler le retard accumulé ?
Actuellement, nombreux sont les instituteurs qui officient avec pour seul bagage un diplôme d’État. Le plan quinquennal 2024-2029 du ministère de l’Éducation nationale entend bouleverser cette réalité en exigeant désormais un niveau Bac+3 pour enseigner dans les écoles fondamentales. Une révolution silencieuse qui place la barre significativement plus haut.
Le secrétaire général de la FENECO, Tumba Nzuji Augustin, ne cache pas son enthousiasme : « Cette formation est une opportunité pour nos enseignants d’atteindre les standards internationaux requis dans le monde de l’éducation ». Son plaidoyer en faveur de la réforme éducation RDC s’accompagne cependant d’une mise en garde : sans amélioration des conditions de vie et de travail du personnel éducatif, cette noble ambition pourrait rester lettre morte.
Comment former des générations futures sans investir dans celles et ceux qui les forment ? La question mérite d’être posée alors que le gouvernement promet la création d’instituts des maîtres dédiés à la formation continue des enseignants. Ces structures spécialisées devraient permettre une montée en compétences progressive et structurée, essentielle pour accompagner cette transition exigeante.
La modernisation du système éducatif congolais passe également par l’intégration des technologies éducatives et l’amélioration de la gouvernance scolaire. Autant de défis qui nécessiteront des investissements conséquents et une volonté politique soutenue dans la durée.
Si la formation enseignants primaire apparaît comme la pierre angulaire de cette réforme, sa réussite dépendra de nombreux facteurs. Les instituts maîtres RDC devront être dotés de moyens adéquats, les programmes de formation repensés, et les enseignants actuels accompagnés dans leur montée en qualification.
Le chemin vers l’excellence éducative est semé d’embûches, mais la volonté affichée par les autorités et le soutien des syndicats comme la FENECO laissent entrevoir une lueur d’espoir. Reste à transformer ces bonnes intentions en réalités tangibles pour les millions d’élèves congolais qui méritent une éducation de qualité.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net