Dans un contexte de pression sociale croissante, le Président Félix Tshisekedi a rappelé avec fermeté au gouvernement l’impératif de concrétiser ses engagements en matière de création d’emplois jeunes RDC. Lors du dernier conseil des ministres, le chef de l’État a dressé un constat sans concession des dysfonctionnements structurels qui entravent l’insertion professionnelle des jeunes congolais.
Le mandat présidentiel place l’égalité chances emploi au cœur des priorités nationales, mais force est de constater que le chemin reste semé d’embûches. Comment expliquer que des entreprises, tant publiques que privées, persistent à recruter sans publication préalable des offres ? Cette pratique opaque, dénoncée par le président lui-même, exclut mécaniquement une majorité de demandeurs d’emploi et sape la crédibilité du marché du travail.
Le deuxième défi identifié concerne la pénurie criante d’opportunités de stage professionnel Congo. Des milliers de jeunes diplômés se retrouvent privés d’expérience pratique, pourtant indispensable à leur employabilité. Cette situation paradoxale où l’éducation ne débouche pas sur l’emploi représente un gaspillage inacceptable du capital humain national.
Face à ce double constat, Félix Tshisekedi a ordonné des mesures correctives immédiates : obligation de publication des offres via l’ONEM, renforcement des contrôles par l’inspection du Travail, et incitation des entreprises à accueillir plus de stagiaires. Mais ces instructions suffiront-elles à inverser la tendance dans un pays où le chômage des jeunes atteint des niveaux préoccupants ?
L’enjeu dépasse la simple économie : il touche à la cohésion nationale et à la confiance des générations futures envers l’État. Le président joue donc gros sur ce dossier, sachant que l’échec de sa politique d’emploi pourrait fragiliser durablement sa légitimité populaire. Son objectif affiché de 6,4 millions d’emplois créés sur le quinquennat semble pour le moment relever du défi titanesque.
La stratégie gouvernementale mise sur la formalisation du secteur informel pour générer 2,6 millions d’emplois annuels. Un pari audacieux qui nécessitera une coordination exceptionnelle entre tous les ministères concernés. Le chef de l’État en a appelé à la « responsabilité collective » de son gouvernement, mais l’histoire récente montre que la solidarité gouvernementale reste souvent un vœu pieux dans les arcanes du pouvoir congolais.
Reste que l’urgence sociale commande l’action. La jeunesse congolaise, majoritaire dans la démographie nationale, attend des preuves tangibles et non des promesses. Les prochains mois seront déterminants pour juger de la capacité du gouvernement à transformer les instructions présidentielles en réalisations concrètes. L’équation est complexe : comment créer massivement des emplois dans un contexte économique contraint tout en garantissant l’équité d’accès ?
La crédibilité du quinquennat de Félix Tshisekedi se jouera en grande partie sur ce terrain de l’emploi des jeunes. Un échec here serait perçu comme une trahison des engagements électoraux, tandis qu’une réussite, même partielle, pourrait consolider sa base politique. Le temps presse et les attentes sont immenses : le gouvernement devra faire preuve d’une efficacité rare pour relever ce défi structurel.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd