Circuler dans Kinshasa relève du parcours du combattant. Chaque jour, des milliers de Kinois se retrouvent prisonniers d’embouteillages monstres qui paralysent la capitale congolaise. Une situation que dénonce avec force Armand Osase, président de l’intersyndical de l’ONATRA, qui pointe du doigt l’inaction gouvernementale face à cette crise de mobilité urbaine.
« Aujourd’hui, circuler dans la ville de Kinshasa est un grand problème », lance-t-il, la voix chargée d’une frustration partagée par des millions d’habitants. Son constat est sans appel : les solutions existent, mais manquent cruellement de volonté politique pour être mises en œuvre.
L’ONATRA dispose pourtant d’un plan directeur ambitieux qui pourrait révolutionner les transports en RDC. Le syndicaliste révèle que l’office demande depuis près de trois ans 100 millions de dollars au gouvernement pour acquérir six trains urbains desservant les lignes Kintambo, Masina et Matete. De quoi offrir une alternative crédible aux embouteillages Kinshasa qui étouffent la ville.
Mais le projet ne s’arrête pas là. L’office national des transports envisage également l’acquisition de vingt-huit taxis fluviaux. Vingt seraient destinés à la liaison entre la gare fluviale et Maluku, tandis que huit autres assureraient la desserte vers Kintambo. Une perspective qui pourrait dynamiser les transports fluviaux RDC et désengorger significativement les artères de la capitale.
Pourtant, malgré ces propositions concrètes, l’ONATRA se dit « bloquée par le Gouvernement ». Osase interpelle directement la Première ministre, lui demandant de convoquer une réunion tripartite pour évaluer l’avancement des recommandations du Conseil des ministres du 11 juillet 2023. Des décisions qui, selon lui, « jusqu’aujourd’hui, sont non exécutées ».
La question de l’entretien des infrastructures existantes se pose également avec acuité. Le syndicaliste reconnaît que toutes les voies ferrées accédant à la gare centrale de Kinshasa nécessitent une réhabilitation urgente. Sans cet entretien préalable, même les nouveaux trains urbains Congo ne pourront circuler dans des conditions optimales.
Cette situation pose une question fondamentale : jusqu’à quand les Kinois devront-ils subir cette paralysie quotidienne ? Les solutions techniques existent, les plans sont prêts, mais la volonté politique semble faire défaut. Les transports fluviaux et ferroviaires représentent pourtant une opportunité unique de transformer la mobilité urbaine en RDC.
Alors que les embouteillages continuent de coûter des heures précieuses aux habitants et freinent le développement économique de la capitale, l’appel d’Armand Osase résonne comme un ultime cri d’alarme. La balle est désormais dans le camp du gouvernement pour passer des promesses aux actes concrets.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net