Le pont Bundwe, artère vitale sur le fleuve Congo dans le territoire de Bukama, s’est littéralement effondré sous le poids d’un camion surchargé lundi dernier. Cet incident grave interrompt brutalement le trafic sur la route nationale 1, plongeant toute une région dans l’isolement et l’improvisation. Comment une infrastructure aussi cruciale a-t-elle pu céder aussi facilement ?
« Nous traversons désormais en pirogue, au péril de nos vies », témoigne un habitant de Bukama, visiblement inquiet. La population locale, habituée à emprunter ce pont quotidiennement, se retrouve contrainte à des solutions de fortune. Les marchandises stagnent, les prix flambent et l’économie locale est asphyxiée.
L’administrateur du territoire de Bukama ne cache pas son amertume : « Ce pont reliait le grand Katanga au grand Kasaï. Aujourd’hui, c’est toute une région qui est coupée en deux ». La route nationale 1, colonne vertébrale du trafic en RDC, est désormais une voie sans issue. Les conséquences économiques et sociales sont déjà palpables.
Derrière cet effondrement se cache une problématique plus large : l’état des infrastructures en République Démocratique du Congo. Combien de ponts sont dans un état similaire ? Jusqu’à quand devrons-nous composer avec des infrastructures défaillantes ? La surcharge des camions n’est souvent que la cause immédiate, masquant un manque d’entretien chronique.
Le fleuve Congo, pourtant symbole de vie et de circulation, devient aujourd’hui une barrière infranchissable. Les pirogues, moyen de transport ancestral, sont désormais le seul recours. Mais à quel risque ? Les accidents sur le fleuve sont fréquents, et les conditions de navigation précaires.
La situation à Bukama pose une question fondamentale : comment assurer la sécurité et la fluidité du trafic interprovincial sans infrastructures fiables ? L’effondrement du pont Bundwe n’est pas qu’un incident isolé ; c’est le symptôme d’un malaise profond qui touche l’ensemble du réseau routier congolais.
Alors que les autorités promettent des solutions, la population, elle, doit déjà faire face. Des initiatives locales voient le jour, mais elles ne suffiront pas. La reconstruction du pont Bundwe est devenue une urgence absolue, non seulement pour Bukama mais pour toute la région. L’enjeu dépasse la simple réparation ; il s’agit de redonner confiance à toute une nation dans ses infrastructures.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net