Dans la commune de Kasa-Vubu à Kinshasa, les écoles primaires Assossa 1 et 2 témoignent d’une réalité alarmante qui interpelle sur les conditions d’éducation en République démocratique du Congo. Un bâtiment vieux de 72 ans, aux infrastructures scolaires délabrées, sert de cadre d’apprentissage à plus de 300 élèves. Comment peut-on envisager l’avenir de ces enfants lorsqu’ils étudient dans des salles sans tableau noir, sans bancs pupitres et sans toilettes en état de fonctionnement ?
La situation devient particulièrement critique lors des intempéries. « En cas de pluie, les enfants se débrouillent, il n’y a pas moyen de continuer, les cours s’arrêtent », confie un enseignant sous le couvert de l’anonymat. Les fenêtres cassées, les pavements défoncés et l’absence de vitres transforment chaque averse en interruption obligatoire des activités pédagogiques. Cinq jours après la rentrée scolaire, contrairement à d’autres établissements qui ont pu effectuer des rénovations, ces écoles présentent toujours le même visage de précarité.
Le manque d’eau courante et l’insalubrité des sanitaires posent des questions fondamentales de santé publique et de dignité. Comment expliquer que des établissements conventionnés de l’Armée du Salut fonctionnent avec des moyens aussi dérisoires ? Les enseignants révèlent recevoir moins de 200 000 francs congolais pour les frais de fonctionnement – une somme insignifiante face à l’ampleur des défis infrastructurels.
La présence sur place de Diakubama Richard, rapporteur de l’Intersyndicale provinciale de Kinshasa Funa, souligne la gravité d’une situation qui dépasse le cadre local. Ces problèmes d’éducation à Kinshasa reflètent des défis structurels plus larges du système éducatif congolais. Quand des enfants de 1ère jusqu’en 8e année doivent composer avec un environnement aussi précaire, c’est toute la chaine éducative qui est compromise.
Les conditions scolaires précaires en RDC ne sont malheureusement pas un cas isolé, mais l’état des écoles Assossa 1 et 2 représente un symbole particulièrement frappant de l’urgence d’agir. Alors que la qualité de l’éducation détermine le développement futur du pays, peut-on se permettre de laisser des générations d’élèves étudier dans de telles conditions ? La réponse à cette question engage non seulement les autorités éducatives mais toute la société congolaise.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net
