La République Démocratique du Congo fait face à une nouvelle crise sanitaire majeure avec la résurgence du virus Ebola dans la zone de santé de Bolape, province du Kasaï. Le ministre de la Santé publique, Roger Kamba, a confirmé officiellement cette seizième épidémie lors d’un point de presse tenu à l’immeuble du gouvernement, révélant des chiffres alarmants : 28 cas recensés dont 15 décès, soit un taux de létalité préoccupant de 53,6%.
Comment une telle situation a-t-elle pu se produire malgré l’expérience accumulée lors des précédentes épidémies ? La souche Zaïre identifiée par les autorités sanitaires n’est pourtant pas une inconnue pour les chercheurs congolais. Cette variante du virus, contre laquelle existe un vaccin, avait déjà sévi lors de précédentes flambées épidémiques dans le pays.
Face à l’urgence, le gouvernement a immédiatement activé son dispositif de riposte. Le Centre des opérations d’urgence a été mobilisé, tandis que des équipes d’intervention rapide se déploient dans la région affectée. La stratégie mise en place comprend la création de structures d’isolement pour les patients et le renforcement significatif de la surveillance épidémiologique dans tout le Kasaï.
Le ministre Roger Kamba insiste sur l’importance cruciale des mesures préventives. « Il est absolument essentiel d’observer strictement les gestes barrières et les règles d’hygiène de base », a-t-il déclaré aux médias. Le gouvernement interdit formellement tout contact avec le corps des personnes contaminées, vivantes ou décédées, car les sécrétions cutanées peuvent contenir le virus actif.
Mais comment assurer une prévention efficace dans des communautés souvent difficiles d’accès ? Un programme de communication communautaire ambitieux a été lancé, mobilisant radios locales, leaders religieux et traditionnels, ainsi que des associations de femmes. L’objectif : combattre les rumeurs et diffuser massivement les consignes de prévention.
La question du vaccin contre Ebola au Kasaï représente un élément clé de la stratégie. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a confirmé que la RDC dispose de 2 000 doses « prépositionnées à Kinshasa » qui doivent être acheminées en urgence vers la zone affectée. Le Dr Mohamed Janabi, directeur régional de l’OMS pour l’Afrique, assure que son organisation agit « avec détermination pour arrêter rapidement la propagation du virus ».
Les experts sanitaires restent cependant prudents. Ils anticipent une augmentation du nombre de cas dans les prochains jours, comme cela a été observé lors des précédentes épidémies. La transmission du virus Ebola se fait principalement par contact direct avec le sang, les sécrétions ou les fluides corporels des personnes infectées, mais aussi par contact avec des animaux contaminés, notamment les chauves-souris frugivores.
Cette nouvelle épidémie d’Ebola au Kasaï intervient dans un contexte où le pays doit également gérer d’autres priorités, comme l’éducation nationale. Alors que la ministre Raïssa Malu réaffirme l’obligation de gratuité de l’enseignement primaire public, le système de santé doit once de plus faire face à un défi majeur.
La riposte à l’épidémie Ebola en RDC mobilise donc l’ensemble des acteurs sanitaires nationaux et internationaux. La transparence affichée par les autorités constitue un élément encourageant, mais le chemin reste long avant de venir à bout de cette nouvelle flambée épidémique qui frappe durement les populations du Kasaï.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net