Le cri d’alarme résonne dans les rues de Matadi. Trois vies emportées, des familles brisées, une communauté sous le choc. Jeudi dernier, vers 17h00, un camion-remorque en perdition a transformé le pont Mpozo en scène de tragédie. Des freins défaillants, une descente incontrôlable, et l’irréparable se produit : des vendeurs et motocyclistes stationnés le long de la route nationale n°1 sont fauchés.
« J’ai entendu un vacarme terrible, puis des cris », témoigne un habitant de Mvuadu, encore sous le traumatisme. « Ces vendeurs sont nos frères, nos sœurs. Ils cherchent simplement à nourrir leurs familles, mais au péril de leur vie ».
Le bourgmestre Patrick Kiameso, visiblement ému, lance un appel pressant : « Les marchés disposent de nombreux étalages vides. Pourquoi continuer à s’exposer ainsi ? Cette tragédie aurait pu être évitée ». Son message s’adresse directement aux centaines de vendeurs qui, chaque jour, occupent anarchiquement les abords de la route nationale 1, créant un danger permanent.
Mais derrière cette situation, une question plus fondamentale se pose : pourquoi les vendeurs préfèrent-ils risquer leur vie sur les routes plutôt que d’intégrer les marchés officiels ? Le manque de clientèle dans ces espaces aménagés ? Les coûts d’installation trop élevés ? Ou simplement une habitude difficile à briser ?
La sécurité routière dans le Kongo Central devient un enjeu crucial. Les autorités locales, par la voix du bourgmestre Kiameso, sollicitent l’intervention du gouverneur et du maire de Matadi. L’objectif : libérer urgemment la chaussée et les trottoirs, non seulement à Mvuadu mais aussi au centre-ville et à Kinkanda.
Des opérations de sensibilisation et de déguerpissement se préparent-elles ? Les vendeurs comprendront-ils enfin la gravité de la situation ? Combien de drames faudra-t-il encore pour que des solutions durables soient mises en place ?
La route nationale 1, artère vitale de la région, doit retrouver sa vocation première : permettre une circulation sécurisée pour tous. Les vendeurs informels de Mvuadu méritent protection et encadrement, non pas une exposition permanente au danger.
Ce drame du pont Mpozo sonne comme un avertissement sévère. Il appelle à une prise de conscience collective et à une action concertée des autorités. La vie humaine ne peut continuer à être sacrifiée sur l’autel de l’informel et de l’improvisation urbaine.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net