Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint des Nations-Unies chargé des opérations de paix, effectue une mission cruciale en République démocratique du Congo du 3 au 7 septembre 2025. Cette visite, la deuxième en six mois, intervient à un moment décisif pour la stabilisation de la région des Grands Lacs et démontre l’engagement renouvelé de l’ONU dans les processus de paix en RDC.
Le programme chargé du numéro deux onusien débute par des consultations à Kinshasa le 4 septembre, où il rencontrera les plus hautes autorités nationales, incluant le président de la République et la Première ministre. Ces échanges de haut niveau permettront d’évaluer les progrès accomplis depuis sa dernière visite et de définir les priorités pour les mois à venir. Lacroix s’entretiendra également avec des représentants de l’opposition politique et des leaders religieux, soulignant l’importance d’une approche inclusive pour résoudre les défis complexes auxquels fait face le pays.
La suite de sa visite le conduira à Bunia, en province de l’Ituri, épicentre des violences persistantes qui frappent l’est de la RDC. Sur place, il dialoguera avec les autorités provinciales, les acteurs de sécurité et les représentants de la société civile. Une descente à la base opérationnelle de la MONUSCO à Fataki est prévue, permettant au responsable onusien de constater sur le terrain les réalités opérationnelles et les défis sécuritaires.
Cette visite de Jean-Pierre Lacroix en RDC s’inscrit dans un contexte sécuritaire particulièrement volatile. La résurgence des activités du groupe armé des Forces démocratiques alliées (ADF) continue de semer la terreur, comme en témoigne la récente attaque de Komanda qui a coûté la vie à 43 civils fin juillet 2025. Parallèlement, l’occupation de Goma et Bukavu par la rébellion de l’AFC/M23 soutenue par le Rwanda représente un défi majeur pour la stabilité régionale.
Les efforts diplomatiques multilatéraux peinent à produire des résultats tangibles. L’Accord de Washington et le processus de Doha, bien que complémentaires, connaissent des blocages significatifs dans leur mise en œuvre. Les mesures de confiance indispensables à la reprise des pourparlers de paix tardent à se matérialiser, faisant planer des risques réels sur l’ensemble du processus. Dans ce climat d’incertitude, la visite de Lacroix pourrait-elle relancer la dynamique diplomatique ?
La MONUSCO, dont le mandat continue d’évoluer, reste un acteur clé dans la protection des civils et l’appui aux processus politiques. Les discussions porteront certainement sur l’adaptation de sa présence aux défis changeants de la région. La communauté internationale observe avec attention cette nouvelle mission, consciente que la stabilisation de l’est de la RDC est essentielle pour la paix dans l’ensemble de la région des Grands Lacs.
Alors que s’ouvre bientôt la 80e Assemblée générale des Nations-Unies, les résultats de cette visite influenceront certainement les discussions sur l’avenir de l’engagement international en RDC. La capacité de l’ONU à faciliter un dialogue inclusif et à soutenir des solutions durables sera déterminante pour sortir le pays du cycle de violence qui affecte ses populations depuis trop longtemps.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd