La République Démocratique du Congo connaît une évolution majeure dans sa stratégie de stabilisation socio-économique. Le projet Star-Est, initialement concentré dans les provinces orientales du Nord-Kivu, Sud-Kivu et Ituri, étend désormais son champ d’action à Kinshasa et au Kwango. Cette expansion significative, rendue possible par un financement de 250 millions de dollars américains de la Banque Mondiale, représente un tournant décisif dans la lutte contre la vulnérabilité économique et les conflits intercommunautaires.
Brigitte Kapinga, coordinatrice générale du projet gouvernemental Star-Est, a dévoilé ces développements lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi 3 septembre à Kinshasa. Cette restructuration, demandée par la Première ministre, témoigne d’une approche holistique face aux défis de stabilisation. Mais quelles implications concrètes cette extension géographique aura-t-elle sur le terrain?
Le volet kinshasais du projet prévoit une enveloppe financière de 12 millions USD destinée à sept communes spécifiques : Bumbu, Makala, Limete, Kisenso, Ngaba, Ngiri-Ngiri et Kalamu. L’impact le plus visible sera la réhabilitation de 70 kilomètres de routes urbaines, une intervention cruciale dans une capitale où les infrastructures de transport conditionnent directement l’activité économique.
Parallelèlement, la province du Kwango bénéficiera de 200 kilomètres de routes rurales dédiées aux dessertes agricoles, avec des interventions ciblées à Kenge, Kasongo Lunda et Popo Kabaka. Ces infrastructures rurales constituent le vecteur essentiel de désenclavement économique pour des régions longtemps marginalisées.
L’impact le plus significatif réside dans la création annoncée de 70 000 emplois directs. Cette injection massive d’opportunités économiques vise explicitement à réduire la vulnérabilité des jeunes face aux groupes violents et aux conflits interethniques. Le projet Star-Est RDC devient ainsi un instrument de prévention conflictuelle par l’économie.
Mis en vigueur le 30 novembre 2023 et officiellement lancé le 2 août 2024, le calendrier du projet s’étend jusqu’en décembre 2027. Cette temporalité permet une implantation progressive des interventions tout en maintenant une pression positive sur les indicateurs de stabilisation.
La Banque Mondiale RDC confirme ainsi son rôle de partenaire stratégique dans le développement congolais. Son appui financier et technique permet d’aborder simultanément plusieurs défis : renforcement des capacités administratives, réintégration socio-économique des groupes vulnérables, et amélioration des infrastructures critiques.
Les infrastructures Kwango et kinshasaises ainsi développées serviront de catalyseur économique bien au-delà de leur fonction première. Comment mesurer l’impact réel de ces investissements? La réponse résidera dans la diminution tangible des indicateurs de vulnérabilité et dans l’émergence d’une dynamique économique inclusive.
La stabilisation Est Congo reste évidemment au cœur des préoccupations, mais cette extension vers l’ouest du pays démontre une compréhension nuance des mécanismes de vulnérabilité nationale. Les emplois Kinshasa générés constitueront un laboratoire observable des effets de l’inclusion économique sur la sécurité urbaine.
À terme, le projet Star-Est pourrait servir de modèle pour d’autres interventions de stabilisation en Afrique subsaharienne. Sa particularité réside dans cette approche intégrée associant infrastructures, emplois et renforcement institutionnel. La réussite de cette initiative conditionnera certainement les futurs engagements des partenaires techniques et financiers en RDC.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
