Le ministre d’État de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, Muhindo Nzangi, a lancé une offensive stratégique pour transformer le paysage agricole de la Tshopo. Lors d’un déplacement à Kisangani, le ministre a inauguré une campagne ambitieuse visant à promouvoir les cultures pérennes RDC, marquant un tournant décisif dans la politique agricole nationale.
Accompagné de Mimy Monga Numbi, directrice générale de l’ONAPAC, le ministre a choisi la station de Bubuya Bera comme symbole de cette nouvelle dynamique. « Toute famille vivant au village doit planter du cacao, du café et du palmier à côté de sa maison », a-t-il déclaré, dessinant les contours d’une révolution agricole décentralisée.
Cette campagne agricole Tshopo s’appuie sur un dispositif institutionnel robuste. Une note circulaire a été adressée aux gouverneurs provinciaux pour identifier des espaces dédiés aux pépinières communautaires. La première de ces pépinières vient d’être implantée, servant de modèle reproductible à l’échelle nationale.
La délégation ministérielle s’est ensuite rendue à la plantation de cacao de Bengamisa (CABEN), abandonnée depuis un quart de siècle. Ce site de 5 000 hectares, autrefois fleuron de la production cacao Congo, incarne le potentiel inexploité du secteur. Le ministre a promis sa relance immédiate, affirmant : « D’ici cinq ans, la RDC doit devenir le premier producteur mondial de cacao ».
Cette ambition s’appuie sur des atouts tangibles : des terres arables immenses, un climat tropical idéal et une main-d’œuvre disponible. Le ministère agriculture RDC table sur une croissance exponentielle de la production, passant de 10 000 tonnes actuellement à plus de 100 000 tonnes d’ici 2030.
Mais comment transformer ce potentiel en réalité économique ? La stratégie repose sur trois piliers : la mobilisation des petits planteurs via les pépinières communautaires, la réhabilitation des grandes plantations abandonnées et la mise en place de circuits de commercialisation performants.
Les enjeux dépassent le seul cadre économique. Cette initiative s’inscrit dans une vision de sécurité alimentaire et de diversification des revenus ruraux. Le cacao et le café pourraient devenir les nouvelles locomotives de l’économie congolaise, créant des milliers d’emplois et générant des devises précises.
Reste à surmonter les défis structurels : financement des planteurs, formation aux techniques culturales, lutte contre les maladies des plantes et modernisation des infrastructures de transformation. La réussite de ce projet nécessitera un engagement soutenu de l’État et des partenaires techniques.
Si ces obstacles sont surmontés, la RDC pourrait effectivement prétendre au leadership mondial du cacao. Une perspective qui redéfinirait la place du pays dans l’économie agricole globale et transformerait durablement le quotidien des populations rurales.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
