Alors que l’année scolaire 2025-2026 a officiellement débuté le 1er septembre sur l’ensemble du territoire congolais, le territoire de Walikale dans la province éducationnelle Nord-Kivu 3 fait déjà face à une crise éducative majeure. Quatre jours seulement après la reprise des cours, les enseignants ont entamé une grève sèche pour réclamer le paiement de leurs arriérés de salaire accumulés depuis janvier 2025.
Comment expliquer qu’une année scolaire puisse commencer dans de telles conditions ? Le SYECO, syndicat des enseignants de Walikale, through son secrétaire permanent, affirme que les enseignants ne reprendront le chemin des salles de classe qu’après avoir été « remis dans leurs droits ». Une situation qui plonge parents et élèves dans l’incertitude la plus totale.
Les conséquences sont immédiatement visibles : des salles de classe vides, des élèves qui se présentent quotidiennement à l’école pour finalement rentrer chez eux, découragés. « Lorsque l’année scolaire commence ainsi, ce que la suite est hypothétique », confie un élève croisé sur le chemin du retour, résumant le sentiment général de désarroi.
Les parents d’élèves, quant à eux, s’inquiètent du sort réservé à leurs enfants. Ils estiment que ces derniers ne devraient pas être les victimes collatérales d’un conflit entre enseignants et gouvernement. Leur appel est clair : un règlement pacifique et urgent de ce différend s’impose pour permettre aux enfants de bénéficier d’un encadrement conforme au calendrier scolaire national.
Cette situation pose plusieurs questions fondamentales sur l’état du système éducatif congolais. Comment assurer la continuité pédagogique lorsque les enseignants ne perçoivent pas leur salaire depuis huit mois ? Quelles solutions durables mettre en place pour éviter que de tels conflits ne se reproduisent chaque année ?
Le territoire de Walikale n’est malheureusement pas un cas isolé. De nombreuses régions de la RDC font face à des défis similaires concernant le paiement régulier des enseignants, remettant en cause la qualité de l’éducation et l’avenir de millions d’élèves congolais.
À l’heure où nous publions ces lignes, les autorités de la province éducationnelle Nord-Kivu 3 ne se sont pas encore prononcées officiellement sur cette situation. Le silence des responsables éducatifs régionaux contraste étrangement avec l’urgence de la situation sur le terrain.
La crise scolaire qui secoue Walikale interroge plus largement sur la priorité accordée à l’éducation dans les politiques publiques congolaises. Alors que le pays aspire au développement, peut-il se permettre de sacrasser l’avenir de sa jeunesse ? La réponse à cette question déterminera certainement le visage de la RDC de demain.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd
