Le Portugal vit jeudi une journée de deuil national après le déraillement meurtrier du funiculaire de la Gloria survenu mercredi dans le cœur touristique de Lisbonne. Le bilan provisoire fait état de 15 morts et 18 blessés graves, plongeant la capitale portugaise dans une profonde tristesse.
Le wagon du célèbre ascenseur, qui relie la place du Rossio aux quartiers du Bairro Alto et du Principe Real, s’est renversé peu après 18 heures locales. Les services d’urgence ont déployé des moyens considérables pour secourir les victimes prisonnières des décombres. Tiago Augusto, responsable des urgences médicales, a confirmé que des étrangers figuraient parmi les victimes, sans pouvoir encore préciser leurs nationalités.
Comment un tel drame a-t-il pu survenir dans une infrastructure aussi iconique ? Le funiculaire de la Gloria, inauguré en 1885 et électrifié à partir de 1915, représente depuis plus d’un siècle un symbole du patrimoine lisboète. Conçu par l’ingénieur franco-portugais Raoul Mesnier du Ponsard, il transporte quotidiennement des dizaines de touristes avides de découvrir les pentes abruptes de la ville.
Un témoin oculaire a décrit à la chaîne SIC une scène cauchemardesque : le véhicule descendant « à toute vitesse » avant de percuter violemment un immeuble. « Il s’est effondré comme une boîte en carton, il n’avait aucun frein », a rapporté cette femme sous le choc.
Face à l’ampleur de la tragédie, la justice portugaise a immédiatement ouvert une enquête pour déterminer les causes exactes de l’accident. Le parquet général a confirmé cette procédure, soulignant qu’elle s’inscrit dans le cadre légal prévu pour « ce type de situations ».
La société Carris, gestionnaire des transports lisboètes, s’est empressée de défendre son bilan de maintenance. L’entreprise affirme que tous les protocoles d’entretien ont été respectés, citant une maintenance générale effectuée en 2022 et une maintenance intermédiaire réalisée en 2024. Pourtant, Pedro Bogas, président du conseil d’administration, a révélé que l’entretien de ces véhicules était confié à un prestataire externe depuis 14 ans.
Le maire de Lisbonne, Carlos Moedas, a qualifié l’événement de « tragédie qui ne s’était jamais produite dans notre ville ». Cette catastrophe soulève des questions cruciales sur la sécurité des infrastructures touristiques historiques. Alors que le funiculaire devait subir une opération d’entretien du 4 au 7 mai 2025, selon une annonce toujours visible sur le site de Carris, certains s’interrogent sur l’efficacité des contrôles techniques.
La communauté internationale a exprimé sa solidarité, notamment la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen qui a présenté ses condoléances en portugais sur les réseaux sociaux. Cet accident rappelle tragiquement la vulnérabilité des transports touristiques et la nécessité d’une vigilance accrue concernant les équipements historiques.
Alors que Lisbonne pleure ses victimes, l’enquête judiciaire promet d’examiner minutieusement les responsabilités et les défaillances potentielles. Cette tragédie marquera durablement la mémoire collective portugaise et posera inévitablement la question de la modernisation des infrastructures emblématiques face aux exigences de sécurité contemporaines.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: mediacongo.net