La communauté universitaire congolaise est en deuil. Le décès du professeur Paul Malembe Tamandiak, survenu le lundi 1er septembre à l’âge de 88 ans, laisse un vide immense dans le paysage éducatif de la République Démocratique du Congo. Fondateur visionnaire de ce qui est aujourd’hui l’UNISIC, il incarnait l’excellence académique et l’engagement pour un journalisme de qualité.
Comment mesurer l’impact d’un tel homme sur la formation des professionnels des médias en RDC ? À une époque où peu envisageaient l’importance cruciale d’une information rigoureuse et éthique, le professeur Malembe a bâti patiemment une institution devenu référence. De l’ISTI à l’IFASIC puis à l’UNISIC, son parcours témoigne d’une persévérance rare dans le secteur de l’enseignement supérieur congolais.
L’Association des professeurs de l’UNISIC (APUSIC) rend hommage à ce « fondateur visionnaire » dans un communiqué poignant. Le professeur Pierre N’sana Bitentu, président de l’association, souligne que le plus bel hommage à rendre consiste à « préserver et faire fructifier cet héritage ». Mais comment garantir que cette vision survive aux défis contemporains ?
L’APUSIC elle-même alerte sur les risques de dérives : corruption, médiocrité, compromission morale. Autant de menaces qui guettent l’institution et pourraient altérer l’essence même de ce que le professeur Malembe a construit. Son appel à la vigilance résonne comme un testament professionnel : être les gardiens de la flamme allumée par ce pionnier.
Quel héritage exactement laisse Paul Malembe Tamandiak ? Bien au-delà des murs de l’université, c’est toute une philosophie de l’enseignement du journalisme en RDC qu’il a implantée. Une approche basée sur la rigueur, l’éthique et l’engagement citoyen. Des valeurs plus que jamais nécessaires dans un pays où l’information est souvent instrumentalisée.
La question se pose maintenant : comment les générations formées à l’UNISIC vont-elles porter cet héritage ? L’association appelle l’ensemble de la communauté universitaire – corps académique, administratif, étudiants anciens et actuels – à œuvrer pour la pérennité de cette vision. Un défi de taille dans un contexte national complexe.
Le décès du professeur Malembe intervient à un moment charnière pour l’éducation en RDC. Alors que le pays cherche à réformer son système universitaire, la disparition de telles figures fondatrices rappelle l’importance de préserver les fondamentaux tout en innovant. Son œuvre monumentale demeure un legs inestimable pour les générations futures.
Qui prendra le relais pour incarner ces idéaux d’excellence informationnelle ? La réponse se construira dans les salles de classe de l’UNISIC, dans les rédactions où travaillent ses anciens étudiants, et dans l’engagement quotidien de ceux qui croient encore en un journalisme congolais professionnel et digne.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd