Dans un exercice de transparence budgétaire inédit, le vice-premier ministre chargé du budget Adolphe Muzito a entamé mardi une série de consultations gouvernementales pour l’élaboration de la loi finances 2026 RDC. Cette démarche participative, qualifiée d’« innovation » par plusieurs membres de l’exécutif, vise à recueillir les besoins spécifiques de chaque ministère avant l’arbitrage définitif de la première ministre.
Le processus, qui s’étalera sur plusieurs jours, a débuté par un échange avec la ministre chargée des Personnes Vivant avec Handicap, Irène Esambo. Cette dernière a salué une initiative permettant des « précisions sur son secteur » et l’établissement d’« équilibres » budgétaires. Une approche qui contraste avec les méthodes traditionnelles d’élaboration budgétaire souvent critiquées pour leur manque de concertation.
Guillaume Ngefa, nouveau ministre de la Justice, a pour sa part souligné le caractère novateur de ces consultations budgétaires gouvernement. « Cet exercice nous a permis de donner plus d’explications sur certaines rubriques de notre budget », a-t-il déclaré, reconnaissant l’importance de cette transparence dans la gestion des finances publiques.
Les ministères techniques, dont celui des Relations avec le Parlement et celui de la Ville, ont saisi cette occasion pour présenter leurs priorités financières Congo. Patrick Mandundu, conseiller financier du ministère de la Ville, a insisté sur la nécessité de définir une « politique de la ville » cohérente, face à l’état préoccupant de Kinshasa et des villes de l’arrière-pays.
Mais derrière cette apparente harmonie se cachent des arbitrages budget premier ministre complexes. Comment concilier les aspirations de tous les ministères avec les contraintes budgétaires réelles ? La question reste entière alors que Muzito doit soumettre ses prévisions finales dans les prochains jours.
Ces consultations révèlent-elles une nouvelle approche de gouvernance financière ou simplement un exercice de communication ? Si les participants se disent satisfaits, l’efficacité réelle de cette démarche ne se mesurera qu’à l’aune des crédits effectivement alloués dans le projet de loi finances 2026.
Le véritable test interviendra lors de l’arbitrage final de la première ministre, qui devra trancher entre les demandes souvent contradictoires des différents ministères. Un exercice d’équilibriste où les priorités nationales devront primer sur les intérêts sectoriels.
Alors que les consultations se poursuivent ce mercredi, une question persiste : cette méthode participative parviendra-t-elle à infléchir significativement la répartition traditionnelle des crédits budgétaires ? La réponse conditionnera non seulement le budget 2026 mais aussi la crédibilité de cette innovation démocratique dans la gestion des finances publiques congolaises.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd