Le ministère de la Santé publique de la RDC a déclenché une alerte sanitaire de haut niveau suite à l’identification de plusieurs cas suspects de fièvre hémorragique virale dans la zone de santé de Bulape, au Kasaï. Cette décision intervient après le signalement de 10 cas suspects, dont 6 se sont malheureusement soldés par un décès, représentant un taux de létalité préoccupant de 60%.
Comment une telle situation a-t-elle pu se développer? Le cas index, une femme enceinte de 34 ans, a été admise à l’hôpital général de référence de Bulape le 20 août dernier présentant des symptômes alarmants : fièvre brutale, hémorragies multiples, vomissements sanglants et une asthénie marquée. Son décès survenu le 25 août dans un tableau de défaillance multiviscérale a immédiatement alerté les équipes médicales.
Plus inquiétant encore, la transmission nosocomiale a été documentée, touchant un infirmier et un technicien de laboratoire ayant pris en charge la patiente. Cette propagation en milieu hospitalier soulève des questions cruciales sur les mesures de contrôle des infections dans les structures sanitaires de la région.
Évariste Bushebu, acteur de la société civile locale, alerte : « La contamination est très rapide. Les autorités sanitaires nous ont parlé de diarrhées rouges et de signes qui pourraient s’apparenter à une fièvre virale hémorragique. » Ces déclarations confirment les craintes d’une propagation communautaire déjà en cours.
Face à cette urgence sanitaire, le COUSP a immédiatement mis en œuvre un dispositif de réponse. Des échantillons biologiques ont été expédiés à l’Institut national de recherche biomédicale (INRB) pour identification précise de l’agent pathogène responsable. Les résultats de ces analyses détermineront la nature exacte de cette fièvre hémorragique et guideront la stratégie d’intervention.
La population est appelée à une vigilance extrême et au respect strict des mesures préventives : lavage régulier des mains au savon ou avec une solution hydroalcoolique, limitation des contacts physiques notamment avec les personnes présentant des symptômes, et signalement immédiat de tout cas suspect aux autorités sanitaires.
Cette nouvelle alerte ravive des souvenirs douloureux dans une région déjà éprouvée par des épidémies d’Ebola en 2007, 2008 et 2011. La mémoire collective garde notamment le souvenir de l’épidémie de 2007, la plus meurtrière, avec plus de 260 cas et 187 décès.
Les autorités sanitaires restent en état d’alerte maximale tandis que la population attend avec anxiété les résultats des analyses. Une question demeure : cette nouvelle menace virale pourrait-elle déclencher une épidémie de grande ampleur dans le Kasaï? Seul le respect rigoureux des mesures de prévention et la rapidité de la réponse sanitaire permettront de contenir cette menace.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
