Dans un geste qui interroge sur les limites de la liberté de mouvement des opposants politiques, Jean-Claude Kibala s’est vu refuser l’accès à son vol ce mardi à l’aéroport de Ndjili. Les agents de la Direction générale des Migrations ont retenu son passeport diplomatique, l’empêchant de participer au dialogue sur la paix organisé en Afrique du Sud. Cette décision administrative, aussi soudaine qu’inexpliquée, soulève des questions sur les véritables motivations derrière cet empêchement.
Le dialogue de Johannesburg, initié par l’ancien président Thabo Mbeki, représente pourtant un cadre essentiel de discussions sur la sécurité en RDC et dans la région. Comment comprendre alors que des figures politiques congolaises en soient écartées par leur propre gouvernement ? La confiscation du passeport de Kibala n’est-elle pas un signal inquiétant pour le processus démocratique congolais ?
D’autres opposants, comme Moïse Katumbi et Jean-Marc Kabund, ont pu faire le déplacement. Cette sélectivité dans le traitement des personnalités politiques par la DGM laisse perplexe. Faut-il y voir une stratégie délibérée de fragmentation de l’opposition ? Ou simplement l’application erratique de directives venues d’en haut ?
Le pouvoir, par la voix de Samyr Lukombo, justifie son absence à ce dialogue en invoquant la préférence pour un cadre inclusif local. Pourtant, empêcher un opposant de s’exprimer sur la scène internationale semble contredire cet argument. La confiscation de passeport diplomatique comme outil de contrôle politique mérite une réflexion approfondie sur l’état des libertés fondamentales en RDC.
Alors que l’est du pays continue de brûler sous les conflits armés, ces manoeuvres politiciennes semblent bien dérisoires. La communauté internationale observe avec attention ces développements, qui pourraient influencer le positionnement de la SADC face à la crise congolaise. Le gouvernement joue-t-il un jeu dangereux avec sa crédibilité démocratique ?
À l’heure où le dialogue intercongolais peine à trouver son rythme, chaque occasion de discussion constructive devrait être saisie. La confiscation du passeport de Jean-Claude Kibala par la DGM représente un recul symbolique important, qui pourrait avoir des conséquences sur la perception internationale de l’engagement démocratique de la RDC.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd