Une évasion massive a secoué la prison centrale de Lodja ce dimanche 31 août. Douze détenus ont réussi à prendre la fuite après avoir forcé la porte principale de l’établissement pénitentiaire. Les forces de sécurité ont immédiatement donné la chasse aux évadés, abattant trois prisonniers lors de leur tentative de fuite. Plusieurs autres ont été blessés durant cette opération de rattrapage.
Comment une telle évasion a-t-elle été possible ? Le directeur de la prison, Pascal Dimandja, pointe du doigt le manque criant de moyens humains. « La prison centrale de Lodja est grande mais, le comble c’est que les autorités militaires envoient un seul militaire et les autorités policières, trois policiers » a-t-il déploré. Seulement quatre éléments de sécurité étaient affectés à la surveillance de plusieurs détenus.
Cet incident relance le débat sur l’état des prisons dans la province du Sankuru. Les conditions de détention sont jugées déplorables par la société civile locale. Albert Anyeme, acteur de la société civile de Lodja, souligne que la vétusté de l’infrastructure carcérale constitue un facteur déterminant. Construite entre 1932 et 1933 par les colons, la prison n’a jamais connu de réhabilitation significative.
« Tant que les prisons resteront dans un état de délabrement, de tels événements demeureront inévitables » insiste M. Anyeme. Son appel à une réhabilitation urgente trouve écho dans l’ensemble de la province où les maisons carcérales se trouvent dans un état pitoyable. Faute de moyens gouvernementaux, ce sont parfois des personnes de bonne volonté qui tentent d’apporter un minimum de soutien aux détenus.
Des avis de recherche ont été lancés pour retrouver les évadés toujours en fuite. Les autorités sécuritaires de la région ont renforcé les contrôles sur les axes routiers et dans les zones périphériques. Cette évasion prison Lodja met en lumière les failles structurelles du système pénitentiaire congolais, particulièrement dans la région du Sankuru.
La sécurité des établissements pénitentiaires devient une question urgente pour les autorités provinciales. Comment garantir la sécurité des citoyens lorsque les prisons ne peuvent retenir leurs détenus ? Cette question hante désormais les habitants de Lodja et des environs, inquiets de voir des prisonniers évadés circuler librement.
Cet incident s’inscrit dans une série préoccupante d’évasions dans la région. Le manque de personnel qualifié, l’état délabré des infrastructures et l’absence de moyens techniques adequats créent un terrain propice à ces incidents sécuritaires. Les prisonniers évadés RDC représentent désormais une préoccupation majeure pour les forces de l’ordre.
Les conditions carcérales Sankuru reflètent une problématique nationale plus large. Le gouvernement provincial est interpellé sur la nécessité d’agir rapidement pour prévenir d’autres drames. La réhabilitation des maisons carcérales et le renforcement des effectifs sécuritaires s’imposent comme des mesures urgentes.
La population locale suit avec inquiétude le développement de cette affaire. Les familles des victimes attendent des réponses concrètes des autorités. Cette évasion massive sonne comme un signal d’alarme pour l’ensemble du système pénitentiaire congolais, appelé à se réformer en profondeur.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
