Dans une région souvent meurtrie par les conflits, l’espace Beni Garden s’est transformé en un véritable sanctuaire de créativité et d’espoir. Les 31 août et 1er septembre, la ville de Beni a vibré au rythme des platines et des mélodies lors de la première édition du Kivu Deejays festival. Un événement culturel inédit qui a rassemblé une vingtaine de jeunes talents venus de Kinshasa, Bukavu, Goma, Butembo et Beni elle-même.
Sous le thème évocateur « Rêver Grand », ce festival a transcendé la simple performance musicale pour devenir un acte de résilience collective. Organisé par Mutaani Label en collaboration avec la fondation Zaggazi, il a démontré avec force que la vie culturelle continue de pulser dans l’Est Congo, malgré les défis sécuritaires persistants.
L’ambiance était électrique, portée par des sélectionneurs, programmeurs et joueurs de musique déterminés à faire passer un message d’unité et d’espoir. Comment la culture peut-elle devenir un rempart contre l’adversité ? Le festival DJ Nord-Kivu apporte une réponse éclatante : en rassemblant, en inspirant, en faisant rêver.
Parmi les figures marquantes, John Ndongala Ebutu, DJ depuis 24 ans, a livré un témoignage poignant. « Nous voulons montrer à la jeur que nous devons consolider notre union pour l’Est du pays », a-t-il déclaré, sa voix portée par la conviction. « La peur est l’ennemi de l’évolution et du développement de la culture ». Son discours, teinté d’une profonde conscience sociale, rappelle le rôle éducateur des artistes : éveiller les consciences, défendre les couleurs nationales et hisser toujours plus haut le drapeau de la République Démocratique du Congo.
Au-delà des performances, le Kivu Deejays festival a incarné une volonté farouche de résister par l’art. Chaque mix, chaque transition musicale devenait une métaphore de la transition souhaitée vers la paix. Les jeunes talents présents ont offert bien plus que du divertissement ; ils ont proposé une vision d’avenir, une alternative à la narrative conflictuelle qui too souvent domine la région.
Quel impact un tel événement peut-il avoir sur la jeunesse congolaise ? Il ouvre des perspectives, brise des barrières et montre que la créativité peut fleurir même sur un sol fragilisé. Le festival de Beni n’était pas qu’une vitrine musicale ; c’était un acte politique au sens noble du terme, une affirmation de la vie et de la culture congolaise dans toute sa diversité et sa richesse.
Alors que la nuit tombait sur Beni Garden, les derniers beats résonnaient comme une promesse : celle d’une renaissance culturelle dans l’Est de la RDC. Un premier chapitre écrit avec passion et détermination, qui appelle immanquablement une suite. Le rêve est lancé, grand, audacieux, résolument congolais.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net