Alors que les écoles de Kisangani devraient vibrer au rythme de la rentrée scolaire 2024, c’est un tout autre son de cloche qui résonne dans les rues de la Tshopo. Comment expliquer que ceux-là mêmes chargés de veiller au bon déroulement de l’année académique se retrouvent en situation de précarité ?
La colère gronde parmi les inspecteurs de l’Enseignement primaire et secondaire des sous-divisions Kisangani 1. Le lundi 1er septembre, jour symbolique de reprise des classes, ils ont choisi la rue plutôt que les salles de classe. Le motif ? Un non-paiement chronique de leur prime qui prend des allures de discrimination systémique.
Sur plus de 1000 agents recensés dans les inspections provinciales Kisangani 1 et Kisangani 2, seulement 147 ont perçu leur dû depuis le 14 août dernier. Cette disparité criante soulève des questions fondamentales sur la gestion des ressources humaines dans le secteur éducatif congolais. « C’est une injustice flagrante », dénoncent les manifestants, qui se sentent abandonnés par les autorités nationales.
Martin Alali, secrétaire provincial du Syndicat des inspecteurs de l’enseignement de Tshopo 1, alerte sur les conséquences directes de ce mouvement : « Les inspecteurs absents signifient des données incomplètes et peu fiables pour cette rentrée scolaire. Eux seuls peuvent fournir un rapport exact du terrain ».
Les multiples courriers adressés à la ministre de l’Éducation nationale seraient restés sans réponse satisfaisante, poussant les inspecteurs à durcir leur mouvement. La grève radicale qu’ils menacent de déclencher pourrait paralyser l’ensemble du système éducatif provincial.
En réponse à cette mobilisation, le ministre provincial de la Sécurité s’est déplacé pour rencontrer les protestataires. Il a promis l’ouverture de discussions avec la hiérarchie pour examiner leurs revendications. Mais les inspecteurs, lassés par les promesses non tenues, restent sceptiques.
Cette situation pose une question cruciale : comment assurer une éducation de qualité lorsque ceux qui en sont les garants doivent se battre pour leurs droits les plus élémentaires ? La résolution de ce conflit apparaît comme le premier vrai test de la rentrée scolaire 2024 en Tshopo.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net