La tension était palpable ce lundi 1er septembre aux locaux de la RTNC Haut-Katanga à Lubumbashi. Les agents de la télévision publique, exaspérés, accusaient leur directeur provincial Christophe Lokangu de détournement de primes. Une somme de 18 000 USD, destinée à soulager leurs conditions de travail précaires, serait-elle devenue l’enjeu d’un conflit interne ?
« Nous avons reçu une subvention du gouvernement provincial pour les mois de juin, juillet et août, mais jusqu’à présent, rien n’a été versé », témoigne un agent sous couvert d’anonymat. Comment expliquer que des fonds destinés aux salariés puissent susciter autant de suspicions ? La colère des employés illustre une réalité plus large : celle des travailleurs des médias en République démocratique Congo, souvent confrontés à des pratiques opaques.
Contacté par nos soins, Christophe Lokangu nie fermement toute accusation de détournement. « L’argent est toujours logé à la banque », affirme-t-il. Selon lui, il s’agirait plutôt d’un malentendu lié à sa volonté d’utiliser une partie des fonds pour l’achat d’outils de production. « La RTNC Haut-Katanga fonctionne dans des conditions précaires, faute de matériel adéquat. J’ai proposé d’investir pour moderniser nos équipements, mais les agents s’y sont opposés ».
Pourtant, les employés restent sceptiques. Pourquoi avoir envisagé de réaffecter des primes sans consultation préalable ? Les tensions au sein de la RTNC Haut-Katanga reflètent-elles une gestion contestée des ressources humaines et financières ? Christophe Lokangu rétorque avoir déjà remis 100 USD à chaque agent, frais bancaires inclus, mais cela suffira-t-il à apaiser les esprits ?
Derrière ce conflit se cache une question fondamentale : comment garantir la transparence dans la gestion des fonds publics alloués aux médias d’État ? Les employés de la RTNC Haut-Katanga, comme beaucoup d’autres en République démocratique Congo, aspirent à plus de clarté et de respect de leurs droits. Cette affaire de détournement présumé des primes à Lubumbashi soulève des interrogations sur les mécanismes de contrôle internes.
Alors que le calme est revenu, la situation reste volatile. Les agents attendent des explications tangibles et une résolution équitable. Cette crise met en lumière les défis structurels auxquels font face les médias publics en RDC : manque de moyens, opacité gestionnaire, et tensions récurrentes entre direction et personnel. Comment reconstruire la confiance dans un environnement aussi fragile ?
L’enjeu dépasse le simple différend financier. Il questionne la crédibilité même de la RTNC Haut-Katanga et, par extension, celle des médias congolais. La résolution de ce conflit sera-t-elle l’occasion d’instaurer plus de transparence ? Les autorités provinciales suivront-elles le dossier de près ? Une chose est certaine : les agents, déterminés à défendre leurs droits, restent vigilants.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net