Le gouvernement congolais place la redynamisation du secteur assurances RDC au cœur de sa stratégie économique. Lors du 56e conseil des ministres, la Première ministre Judith Suminwa Tuluka a insisté sur l’urgence de moderniser ce secteur pour le rendre compétitif internationalement, affirmant que cette réforme assurances Congo constitue un pilier essentiel du programme gouvernemental.
Comment transformer ce secteur en véritable levier de développement ? La cheffe du gouvernement a souligné que l’ambition dépasse le seul cadre économique. Il s’agit également d’un enjeu social et sécuritaire majeur, permettant aux citoyens et entreprises de bénéficier d’une couverture optimale face aux aléas de la vie. Une vision qui place la protection des patrimoines et la stabilité des revenus au centre des préoccupations nationales.
Concrètement, une commission d’experts sera mise en place sous la supervision de la Primature. Composée de représentants des ministères concernés et des structures impliquées, elle devra établir un état des lieux précis et proposer des mesures concrètes pour atteindre cette compétitivité assurances tant recherchée. Cette approche méthodique témoigne de la volonté d’éviter les réformes superficielles.
Cette impulsion gouvernementale s’inscrit dans une dynamique législative récente. En avril 2025, le gouvernement avait déjà adopté un projet de loi modifiant le Code des Assurances de 2015, texte qui avait libéralisé le secteur après des décennies de monopole. Le ministre des Finances Doudou Fwamba avait alors souligné l’alignement de ces modifications sur les normes internationales.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le marché congolais des assurances compte désormais 48 opérateurs, dont 10 sociétés d’assurance et 36 courtiers. La croissance est spectaculaire, avec des chiffres d’affaires passant de 70 millions de dollars en 2019 à 319 millions fin 2023. Une progression de plus de 350% en cinq ans qui démontre le potentiel encore sous-exploité de ce secteur.
L’Autorité de Régulation et de Contrôle des Assurances (ARCA), créée par la loi de 2015, joue un rôle crucial dans cette transformation. Son directeur général régional, Alain Kanyinda Ngalula, rappelait récemment que la libéralisation a mis fin au monopole de la Société Nationale d’Assurances, permettant une régulation plus efficace et une meilleure protection des assurés.
Au-delà des aspects réglementaires, l’enjeu fondamental reste la contribution du secteur au développement économique RDC. L’assurance génère une épargne collective qui, reinvestie dans l’économie nationale, constitue un formidable catalyseur de croissance. Elle sécurise les investissements productifs et stabilise les différents secteurs en manque de capitaux frais.
La feuille de route tracée par Judith Suminwa s’avère donc aussi ambitieuse que nécessaire. Reste à voir comment cette commission parviendra à concilier standards internationaux et spécificités locales, compétitivité et accessibilité, innovation et sécurité financière. Le défi est de taille, mais les retombées potentielles justifient pleinement cet engagement gouvernemental.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd