Alors que la rentrée scolaire 2025-2026 approche à grands pas dans la province du Tanganyika, une mesure forte vient secouer le paysage éducatif local. Le directeur de la province éducationnelle Tanganyika 1, Nicolas-Prince Baeleyay, a pris une décision qui fera date : l’interdiction formelle de percevoir les frais scolaires en dollars américains dans tous les établissements de sa juridiction.
Cette instruction, diffusée le samedi 30 août dernier à Kalemie, tombe à point nommé alors que parents et élèves préparaient la prochaine année académique. Mais pourquoi une telle mesure était-elle nécessaire dans une région où la gratuité de l’éducation reste un principe constitutionnel ? La réponse semble résider dans les pratiques persistantes de certains établissements qui conditionnaient encore l’inscription au paiement en devises étrangères.
Nicolas-Prince Baeleyay ne cache pas son agacement face à cette situation. « Nous avons reçu les orientations depuis le mois de juin dernier et, conformément à notre rôle de garant des instructions scolaires en province, nous les avons vulgarisées auprès de tous les responsables, partenaires et acteurs éducatifs », explique-t-il. Le directeur provincial souligne le caractère répétitif de ces rappels : « Je disais donc que c’est un peu gênant de devoir toujours rappeler les mêmes choses sur des sujets que l’on est censé déjà maîtriser ».
Cette position ferme du responsable éducatif interroge sur les réalités du terrain. Comment se fait-il que malgré les instructions claires du gouvernement, certains établissements continuent à imposer des frais en dollars ? Quelles sont les conséquences pour les familles congolaises qui doivent composer avec une économie largely basée sur le franc congolais ?
La question de la gratuité scolaire au Tanganyika, comme ailleurs en RDC, reste un défi de taille. Si le principe est acquis sur papier, sa mise en œuvre rencontre encore de nombreux obstacles. La décision de Nicolas-Prince Baeleyay vise justement à corriger ces dérives et à réaffirmer l’engagement de l’État en faveur d’une éducation accessible à tous.
Mais qu’adviendra-t-il des établissements qui braveraient cette interdiction ? Le directeur provincial a été clair : des sanctions seront appliquées aux chefs d’établissements récalcitrants. Cette mise en garde ferme montre la détermination des autorités éducatives à faire respecter le principe de gratuité.
Cette mesure intervient dans un contexte où la question des frais scolaires en dollars RDC fait régulièrement débat. De nombreux observateurs s’interrogent sur la pertinence d’exiger des paiements en devises étrangères dans un système éducatif public qui se veut gratuit. La décision du Tanganyika 1 pourrait-elle faire jurisprudence dans d’autres provinces ?
Alors que la rentrée scolaire 2025-2026 se profile, tous les regards sont tournés vers la mise en application effective de cette interdiction. Les parents d’élèves attendent avec impatience de voir si cette fois-ci, la gratuité scolaire deviendra une réalité tangible plutôt qu’un simple principe théorique.
L’enjeu dépasse la simple question monétaire : il touche à l’égalité des chances et au droit fondamental à l’éducation. La fermeté affichée par Nicolas-Prince Baeleyay marque-t-elle le début d’une nouvelle ère pour l’éducation dans le Tanganyika ? La réponse viendra dans les prochaines semaines, lorsque les premières inscriptions seront enregistrées.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net