Dans le paysage minier du Haut-Katanga, où les tensions entre entreprises extractives et populations locales font souvent la une des médias, une figure émerge comme artisan de paix discret mais déterminé. Gérard Kamiji Lwendela, coordonnateur de la liaison communautaire à Tenke Fungurume Mining (TFM), incarne cette médiation essentielle qui transforme les confrontations en collaborations.
Comment un ancien enseignant de l’Institut Lupeto Mission Catholique de Fungurume est-il devenu ce pont indispensable entre un géant minier et les communautés riveraines ? La réponse se niche dans seize années passées à éduquer la jeunesse locale et dix autres à servir comme premier chef de quartier de Mwela Mpande. Cette double immersion dans le tissu social local a forgé sa compréhension intime des réalités villageoises.
Aujourd’hui, son bureau devient souvent la scène de dialogues cruciaux. « Beaucoup ignorent que derrière chaque projet minier, il existe des visages, des histoires, des traditions qu’il faut respecter », confie-t-il métaphoriquement. Sa méthode ? Une écoute active couplée à une diplomatie de terrain qui prévient les conflits avant qu’ils n’éclatent.
L’un de ses faits d’armes les plus significatifs reste la médiation entre TFM et la communauté de Kasanga. Alors que les deux parties s’opposaient sur des questions épineuses, Gérard Kamiji Lwendela a transformé la confrontation en recherche collective de solutions gagnant-gagnant. « Son approche stratégique d’identification des parties prenantes, basée sur leur influence réelle et leur engagement, fait des miracles », reconnaît un membre de la communauté.
Mais le travail de coordination va bien au-delà de la simple résolution de crises. Chaque trimestre, il organise des rencontres structurées entre la mine, ses sous-traitants et les représentants locaux. Un calendrier exigeant qui nécessite une connaissance fine des traditions et des sensibilités culturelles. « Sans cette vigilance, les meilleures intentions peuvent blesser ou heurter », explique-t-il avec une conviction tranquille.
Ses collègues l’ont surnommé affectueusement « Papa Julie » pour avoir assuré à plusieurs reprises l’intérim de l’ancienne responsable du service. Trois mots résument sa philosophie d’action : Liaison – Écoute – Médiation. Des valeurs qui résonnent particulièrement dans une région où les ressources minières alimentent autant les espoirs que les frustrations.
Porté par la conscience de soi, la persévérance et une éthique inflexible, Gérard Kamiji Lwendela envisage naturellement une évolution vers des responsabilités élargies. Son message à ses collègues puise dans les enseignements du psychologue Daniel Goleman : « Suivez mon exemple ; Agissons quand il le faut ; Gardons le cap sur notre vision ».
Alors que la RDC continue de naviguer entre développement minier et justice sociale, des profils comme celui de Gérard Kamiji Lwendela deviennent indispensables. Ils rappellent que le dialogue communautaire n’est pas une option technique mais une nécessité humaine, où l’écoute sincère peut transformer l’extraction en véritable partenariat.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd