Les honneurs militaires seront rendus ce lundi au général-major Peter Chirimwami Nkuba, gouverneur militaire du Nord-Kivu tragiquement disparu. La cérémonie d’inhumation se déroulera au cimetière Repos du soldat dans la commune de la Nsele, à Kinshasa. Une page douloureuse se tourne pour les Forces armées de la RDC.
La dépouille du général, conservée pendant huit longs mois à la morgue de l’hôpital militaire de référence du camp Colonel Tshatshi, sera préalablement exposée au palais du peuple. Cet hommage solennel sera partagé avec celui du colonel Rugabisha Alexis-Lewis, tombé au combat à Kalehe dans des circonstances tout aussi dramatiques.
Le général Chirimwami a été fauché par un tir précis de sniper en janvier dernier lors d’une inspection sur la ligne de front à Saké. Cette zone stratégique du Nord-Kivu constitue depuis des mois l’épicentre d’affrontements sanglants entre l’armée régulière et les rebelles du M23. Le groupe insurgé intensifiait alors ses opérations pour prendre le contrôle de Goma, objectif affiché sans ambiguïté.
La disparition du gouverneur militaire représente une perte stratégique majeure pour le dispositif sécuritaire congolais. Son expertise du terrain et sa connaissance intime des dynamiques conflictuelles du Nord-Kivu faisaient de lui un acteur clé dans la lutte contre l’avancée rebelle. Comment l’armée congolaise compte-t-elle remplacer un leader de cette envergure en pleine escalade des violences ?
Les circonstances exactes de sa mort continuent de soulever des questions. L’armée évoque un tir ciblé de sniper, mais l’identité et les motivations exactes de l’auteur restent envelopées de mystère. Une enquête approfondie avait été promise – où en sont les conclusions ?
La cérémonie de ce lundi revêt une dimension symbolique forte. Elle intervient dans un contexte sécuritaire particulièrement tendu dans l’est de la RDC. L’inhumation d’un haut gradé tombé au combat sert de rappel cruel à la persistance des conflits armés qui déchirent la région depuis des décennies.
Le choix du cimetière Repos du soldat n’est pas anodin. Ce lieu de mémoire accueille les dépouilles des militaires ayant servi la nation avec distinction. Y enterrer le général Chirimwami aux côtés d’autres héros nationaux constitue un geste fort de reconnaissance de l’État envers ses soldats sacrifiés.
La présence conjointe des cercueils du général Chirimwami et du colonel Rugabisha lors de la cérémonie crée une powerful symbole d’unité nationale face à l’adversité. Deux officiers, deux théâtres d’opération différents, mais une même cause : la défense de l’intégrité territoriale de la RDC.
Cette journée de deuil national intervient à un moment critique où les forces gouvernementales multiplient les efforts pour contenir l’offensive du M23. Le message envoyé aux troupes est clair : leur sacrifice ne sera pas oublié. Mais suffira-t-il à redonner l’élan nécessaire pour inverser le cours des operations ?
La population du Nord-Kivu, directement affectée par ces violences, observe ces développements avec une attention particulière. Les funérailles du général responsable de leur sécurité résonnent comme un aveu de vulnérabilité face à la menace rebelle persistante.
La communauté internationale suivra également ces obsèques avec intérêt. Le conflit dans l’est de la RDC continue de préoccuper les organisations régionales et internationales, sans pour autant déboucher sur une solution durable. La mort tragique d’un haut responsable militaire pourrait-elle changer la donne ?
Alors que les drapeaux seront mis en berne et que les honneurs militaires retentiront, une question demeure : comment honorer la mémoire du général Chirimwami mieux qu’en œuvrant pour la paix durable qu’il tentait d’instaurer ? Le chemin semble encore long, semé d’embûches et d’incertitudes.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
