Le président Félix Tshisekedi a présidé ce samedi à Kinshasa une réunion cruciale avec Jean-Philippe Anvam, représentant de Monacosat, principal opérateur satellitaire monégasque. Cette rencontre visait à faire le point sur l’avancement du projet satellitaire ambitieux que la République Démocratique du Congo compte mettre en œuvre pour révolutionner son paysage numérique.
Accompagné des ministres Augustin Kibasa Maliba de l’Économie numérique et José Mpanda Kabangu des Postes, Télécommunications et Nouvelles technologies de l’Information et de la Communication, la délégation a examiné les progrès accomplis dans ce dossier stratégique. Mais quelle portée réelle pourrait avoir ce satellite RDC sur le développement national ?
M. Anvam a souligné que l’objectif principal de cette initiative est de réduire la fracture numérique Congo en permettant l’accès à internet haut débit sur l’ensemble du territoire national. Les zones rurales et enclavées, longtemps négligées en matière d’infrastructures de télécommunication, bénéficieront particulièrement de cette avancée technologique.
« Réduire la fracture numérique en RDC grâce au déploiement d’un satellite congolais est une initiative qui ambitionne de faciliter l’accès à internet à haut débit sur l’ensemble du territoire, en particulier dans les zones rurales et enclavées où les infrastructures de télécommunication demeurent insuffisantes », a déclaré le représentant de Monacosat.
Les retombées attendues de ce projet satellitaire dépassent largement le simple accès à internet. Le renforcement de la cybersécurité, le développement de l’enseignement à distance, l’amélioration de la télémédecine et la stimulation de l’économie digitale figurent parmi les bénéfices escomptés. Une banque aurait déjà mobilisé les fonds nécessaires, estimés à 400 millions de dollars américains, pour concrétiser ce projet pharaonique.
Ce projet s’inscrit dans le cadre d’un protocole d’accord signé en novembre 2024 entre la RDC et la Principauté de Monaco. La collaboration bilatérale vise à éliminer les disparités d’accès aux outils numériques dans les régions reculées du pays. Comment la RDC compte-t-elle capitaliser sur sa position géostratégique en Afrique centrale pour devenir un fournisseur de capacités satellitaires pour ses voisins régionaux ?
Le communiqué officiel précise que cette coopération vient rattraper le retard d’implémentation du backbone national, estimé à près de 50 000 kilomètres. La numérisation des services publics, l’amélioration de l’accès aux TIC dans les domaines de la santé et de l’éducation, et la couverture intégrale des zones rurales constituent les objectifs prioritaires.
Le ministre Kibasa Maliba a réitéré l’engagement du gouvernement à mettre tout en œuvre pour assurer le suivi du projet et la constitution d’une équipe dédiée à son bon aboutissement. Cette détermination fait écho aux instructions du président Tshisekedi qui, en juin 2025, insistait sur la nécessité d’accélérer les projets de connexion satellitaire dans le cadre du plan national du numérique Horizon 2025.
Face aux contraintes d’infrastructures physiques et au retard accumulé dans le secteur numérique, le recours à la technologie satellitaire apparaît comme une solution innovante pour transformer radicalement l’accès au numérique en RDC. Le projet avec Monacosat, tout comme le déploiement de Starlink, symbolise cette nouvelle approche qui pourrait bien révolutionner la connectivité dans les régions les plus reculées du pays.
La matérialisation de ce projet satellitaire représenterait ainsi une avancée majeure non seulement pour le développement de la RDC, mais aussi pour l’ensemble de la région africaine, confirmant le leadership technologique que Kinshasa entend établir dans le domaine des télécommunications spatiales.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
