En marge du neuvième sommet de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD9), un entretien bilatéral significatif a réuni les Premiers ministres de la République démocratique du Congo et de l’Égypte. Cette rencontre, survenue le 20 août 2025 à Yokohama, illustre la dynamique ascendante des relations bilatérales entre Kinshasa et le Caire, deux nations africaines aux histoires entrelacées et aux ambitions convergentes.
Judith Tuluka Suminwa, reconduite récemment à la tête du gouvernement congolais, et son homologue égyptien Moustafa Kamal Madbouli ont salué l’excellence et l’ancienneté des liens unissant leurs pays. Au-delà des formules de courtoisie diplomatique, cet échange a permis d’aborder des dossiers concrets, notamment dans le domaine énergétique où l’Égypte a manifesté son intérêt pour le mégaprojet hydroélectrique du Grand Inga.
Le Premier ministre égyptien a souligné la volonté de son pays d’accompagner la RDC dans la réalisation de ses grands projets de développement. Forte d’une expertise reconnue dans la construction de barrages et la gestion hydraulique, l’Égypte se positionne comme un partenaire technique de premier plan pour ce projet structurant qui pourrait transformer le paysage énergétique africain. Cette coopération RDC Égypte dans le secteur de l’énergie s’inscrit dans une vision plus large de développement régional et d’intégration économique.
Le dialogue entre les deux dirigeants a également abordé la dimension culturelle des échanges. Le Premier ministre égyptien a officiellement invité la RDC à être représentée au plus haut niveau lors de l’inauguration prochaine du Grand Musée égyptien du Caire, l’un des projets culturels les plus ambitieux au monde. Cette invitation symbolise la volonté d’élargir le champ de la coopération RDC Égypte au-delà des seuls aspects économiques et techniques.
La TICAD9 a ainsi servi de cadre propice au renforcement des partenariats intra-africains, démontrant que les sommets internationaux peuvent être mis à profit pour consolider les relations sud-sud. Cette approche correspond parfaitement à la vision du gouvernement congolais qui, sous l’impulsion de Judith Tuluka Suminwa, cherche à diversifier ses partenariats et à attirer les investissements dans des secteurs prioritaires.
Les observateurs notent que le rapprochement entre la RDC et l’Égypte intervient dans un contexte géopolitique africain en mutation, où les pays du continent cherchent à développer des synergies pour réduire leur dépendance aux partenaires traditionnels. Le projet du Grand Inga, avec son potentiel de 40 000 mégawatts, représente justement le type d’initiative qui peut bénéficier de l’expertise technique égyptienne tout en servant les intérêts énergétiques de toute la région.
Cette rencontre bilatérale ouvre-t-elle la voie à un nouveau chapitre dans les relations bilatérales entre le Congo et l’Égypte ? Les signes sont encourageants, mais la concrétisation des intentions exprimées à Yokohama nécessitera un suivi diligent et une volonté politique soutenue. La capacité de Judith Tuluka Suminwa à transformer ces discussions en projets tangibles sera déterminante pour l’avenir de ce partenariat stratégique.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: primature.grouv.cd