La ville de Goma, au Nord-Kivu, se trouve plongée dans une crise financière sans précédent à l’approche de la rentrée scolaire du 1er septembre. Un phénomène inquiétant frappe les ménages : depuis janvier 2025, toutes les institutions bancaires et de microfinance ont fermé leurs portes, créant une pénurie d’argent liquide qui paralyse l’économie locale.
Comment les familles peuvent-elles préparer la rentrée scolaire dans un contexte si défavorable ? La question hante tous les parents de la région. Privés d’accès à leurs comptes et à leurs économies, des milliers de ménages se retrouvent dans l’impossibilité de financer les fournitures scolaires, les uniformes et les frais de scolarité.
Les services bancaires traditionnels étant indisponibles, seuls quelques transferts d’argent via mobile banking restent opérationnels, mais avec des limitations importantes. Cette situation crée une véritable asymétrie dans l’accès aux ressources financières, creusant les inégalités sociales.
Au marché de Birere, traditionnellement bondé à cette période de l’année, l’atmosphère est morose. Les commerçants de fournitures scolaires font face à une demande en chute libre. Martine, vendeuse dans ce marché, témoigne d’une baisse dramatique des prix : « Le cartable qui se vendait 25 dollars l’année dernière ne trouve plus preneur qu’à 10 dollars aujourd’hui ».
Cette compression des prix reflète une diminution drastique du pouvoir d’achat des ménages. Les parents, conscients de l’importance cruciale de l’éducation pour l’avenir de leurs enfants, tentent tant bien que mal de réunir le minimum nécessaire. Certains optent pour des achats échelonnés, d’autres se regroupent pour des achats groupés, cherchant ainsi à atténuer l’impact de cette crise financière.
Malheureusement, pour de nombreuses familles, l’inscription scolaire relève désormais du défi insurmontable. La perspective d’enfants non scolarisés se profile dangereusement, remettant en cause des années de progrès dans l’éducation de la région.
Cette situation critique à Goma interroge sur la résilience des systèmes éducatifs en contexte de crise. Comment garantir le droit fondamental à l’éducation lorsque les mécanismes financiers de base font défaut ? La question dépasse le simple cadre de la rentrée scolaire et touche à la stabilité socio-économique de toute la région du Nord-Kivu.
Les autorités locales et nationales se trouvent face à un défi de taille : rétablir rapidement l’accès aux services financiers tout en mettant en place des mesures d’urgence pour sauver l’année scolaire. L’enjeu est de taille, car l’éducation représente souvent le seul capital que les familles peuvent offrir à leurs enfants pour envisager un avenir meilleur.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net