De violents affrontements ont secoué la ville de Boma au Kongo Central dans la nuit du mercredi 27 au jeudi 28 août 2024. Des heurts meurtriers ont opposé des jeunes du quartier Kilomètres 8 aux forces de l’ordre, plongeant la cité portuaire dans un climat de tension extrême.
Le bilan provisoire fait état de deux personnes tuées par balles et de plusieurs blessés graves. Les violences ont éclaté aux alentours de 5 heures du matin, selon les témoignages recueillis sur place. La situation demeurait tendue jusqu’en milieu de journée, avec des tirs sporadiques qui semaient la panique parmi la population.
Qu’est-ce qui a provoqué cette flambée de violence ? Selon Gabriel Makiese, coordonnateur de la Fédération Congolaise des Droits de l’Homme et de Développement, la colère populaire trouve son origine dans l’exaspération des habitants face à l’insécurité grandissante. Les populations accusent certains éléments de la police de complicité avec des bandes criminelles opérant dans la région.
« La population a décidé de manifester après avoir démasqué la complicité tant active que passive des éléments de la police dans les différents actes criminels », a déclaré le défenseur des droits humains. Le déclic serait survenu après que les habitants aient surpris des policiers en fuite avec leur véhicule, au moment où un groupe de malfrats s’attaquait à plusieurs habitations.
Les affrontements à Boma illustrent-ils la perte de confiance entre la population et les forces de l’ordre ? Les témoignages recueillis font état d’une intervention musclée des policiers qui auraient fait usage de leurs armes à feu face aux manifestants. Cette escalade de la violence soulève des questions cruciales sur les méthodes de maintien de l’ordre dans la province du Kongo Central.
Les conséquences de ces violences dépassent le cadre sécuritaire. Les activités socioéconomiques de Boma sont paralysées, affectant une population déjà vulnérable. Les commerces sont fermés, les marchés désertés, et la circulation interrompue dans plusieurs artères de la ville.
Les autorités provinciales n’ont pas encore fait de déclaration officielle concernant ces événements. La situation reste volatile et nécessite une intervention urgente pour éviter une nouvelle escalade de la violence. La population attend des réponses concrètes face à l’insécurité persistante et demande des mesures immédiates pour rétablir la confiance entre les citoyens et les forces de l’ordre.
Ces affrontements à Boma rappellent l’urgence de réformer le secteur de la sécurité dans la région. La recrudescence des violences et la défiance croissante envers les institutions exigent une réponse coordonnée et respectueuse des droits humains. La stabilisation de la situation passe nécessairement par un dialogue inclusif et des actions tangibles contre l’impunité.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd