Dans la chaleur étouffante de Kisangani, un acte de vandalisme insensé met en péril la dignité des défunts et le fonctionnement d’un établissement de santé essentiel. Des individus sans scrupules ont dérobé le câble d’alimentation électrique de la morgue de l’hôpital REKAPI, plongeant cet équipement vital dans une situation critique.
Jean-Claude Ngalia, directeur des ressources humaines de l’hôpital, ne cache pas son amertume : « Comment comprendre qu’on s’attaque ainsi à un service qui préserve la dignité des morts ? Sans électricité, nous assistons impuissants à la décomposition des corps. C’est une souffrance supplémentaire pour les familles déjà éprouvées ».
Cet incident soulève des questions troublantes sur l’insécurité persistante à Kisangani. Le vol de câbles, phénomène récurrent dans la Tshopo, atteint ici un niveau de gravité inédit. S’agit-il simplement de délinquance ordinaire ou d’un acte délibéré de sabotage contre les infrastructures sanitaires ? La question mérite d’être posée, tant les conséquences sont lourdes.
Les autorités hospitalières ont porté plainte et saisi la justice. Des suspects ont été interpellés par le Groupe mobile d’intervention (GMI) de la Tshopo. « Il faut que cela serve d’exemple », insiste M. Ngalia, rappelant que de tels actes menacent directement la santé publique et découragent les investissements dans une région qui en a pourtant bien besoin.
Cette affaire dépasse le simple fait divers. Elle révèle la vulnérabilité des structures sanitaires congolaises face à l’insécurité et au vandalisme. Comment envisager un système de santé robuste lorsque même les morgues ne sont pas épargnées ? La réponse des autorités sera scrutée à la loupe par une population qui aspire à plus de sécurité et de respect pour ses infrastructures publiques.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net