Dans une interview exclusive accordée à la télévision japonaise TV Tokyo, la Première ministre Judith Suminwa Tuluka a dévoilé les contours d’une nouvelle ère de coopération économique RDC-Japon, marquée par une volonté affirmée de transformer le partenariat historique en une alliance stratégique mutuellement bénéfique. Cette démarche s’inscrit dans la vision du président Félix Tshisekedi de diversifier les partenariats internationaux et de valoriser localement les immenses ressources naturelles de la RDC.
Le partenariat minier RDC-Japon représente l’un des piliers de cette collaboration renforcée. Des discussions avancées sont en cours entre la Gécamines et l’organisme japonais JOGMEC, visant à dépasser le simple extractivisme pour développer une chaîne de valeur intégrée. « Nous souhaitons transformer nos matières premières sur place plutôt que de les exporter brutes », a insisté la cheffe du gouvernement, soulignant que cette approche générerait davantage d’emplois et de revenus pour l’économie nationale.
Le projet phare du barrage hydroélectrique d’Inga 3 constitue un autre volet majeur de cette coopération. L’Agence de développement et de promotion du projet Inga (ADPI) explore actuellement les modalités d’une collaboration japonaise dans le financement et la réalisation de ce mégaprojet énergétique, essentiel pour l’industrialisation du pays. Comment le Japon pourrait-il devenir un partenaire stratégique dans le développement des infrastructures énergétiques de la RDC ?
Au-delà des investissements directs, Judith Suminwa a particulièrement insisté sur le transfert de compétences et la formation professionnelle. Avec une population de 120 millions d’habitants dont plus de 70% ont moins de 30 ans, la RDC mise sur l’expertise japonaise pour développer son capital humain. « Nous devons capitaliser sur nos ressources humaines pour le développement du pays », a déclaré la Première ministre, envisageant des programmes de formation dans divers secteurs clés.
La transformation des ressources RDC s’étend également au secteur agricole, où le pays dispose d’atouts considérables avec ses terres arables et ressources hydriques abondantes. La vision gouvernementale privilégie désormais la création d’entreprises mixtes permettant de valoriser localement la production, plutôt que l’exportation de produits bruts. Cette approche s’inscrit dans une logique de développement durable et de souveraineté économique.
Les investissements Japon RDC sont appelés à s’inscrire dans cette nouvelle dynamique gagnant-gagnant. La Première ministre a invité les entreprises nippones à s’impliquer dans des projets structurants alignés sur les priorités nationales de développement. Cette orientation stratégique répond à la nécessité de créer des emplois pour la jeunesse congolaise tout en garantissant des retours sur investissement attractifs pour les partenaires étrangers.
L’entretien a également permis à Judith Suminwa Japon d’évoquer d’autres sujets cruciaux comme la situation sécuritaire dans l’Est du pays, l’autonomisation des femmes et la gestion des déchets. La Première ministre a réaffirmé la position de la RDC, ouverte à collaborer avec tous les pays sur la base du respect mutuel et des intérêts partagés.
Cette visite marque un tournant significatif dans les relations bilatérales, positionnant le Japon comme un partenaire privilégié dans la mise en œuvre de la vision économique du gouvernement congolais. La diversification des partenariats et la valorisation locale des ressources naturelles s’affirment comme les piliers d’une croissance inclusive et durable pour la République Démocratique du Congo.
Article Ecrit par Amissi G
Source: primature.grouv.cd