Dans la province de Lomami, le grondement des engins de chantier résonne comme une promesse de développement. Mais derrière les ambitions de modernisation de la Route Nationale 2 se cachent des mesures de sécurité drastiques qui interrogent. Le Gouverneur Iron Van Kalombo Musoko a pris des dispositions strictes autour d’une carrière où des explosifs seront prochainement utilisés. Comment concilier progrès et protection des populations ?
« Il s’agit de préserver la sécurité collective », insiste le gouverneur dans son communiqué du 21 août 2025. Un périmètre de 500 mètres autour du site d’extraction devient zone interdite : aucune habitation, aucun stationnement, aucune activité humaine n’y sera tolérée. Des consignes qui, si elles semblent contraignantes, visent à éviter des drames humains.
L’entreprise chinoise CJIC, maître d’œuvre des travaux de la RN2, prévoit d’utiliser des explosifs pour extraire les matériaux nécessaires à la construction routière. Une méthode efficace mais risquée, surtout dans une région où la population n’est pas toujours informée des dangers. Les riverains comprendront-ils l’importance de ces restrictions ?
Sur le terrain, les sentiments sont mitigés. « D’un côté, on veut une route digne de ce nom, de l’autre, on nous demande de nous éloigner de nos habitations », témoigne un habitant de la zone sous couvert d’anonymat. Cette dualité entre développement et précautions sécuritaires résume tout le paradoxe des grands chantiers en RDC.
Les travaux de la Route Nationale 2 s’inscrivent dans une volonté plus large de désenclaver la province de Lomami et de stimuler son économie. Mais à quel prix ? Les mesures annoncées rappellent que le progrès ne peut se faire au détriment de la sécurité des citoyens. Les services compétents devront veiller au respect strict de ces consignes, sous peine de voir un projet structurant virer au drame.
La question sous-jacente reste celle de l’accompagnement des populations. Informer, sensibiliser, protéger : tels sont les défis que devront relever les autorités et l’entreprise CJIC. Car une route moderne ne vaut que si elle se construit sans sacrifier la sécurité des Congolais.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd