Alors que les forêts africaines brûlent et que la biodiversité s’étiole sous la pression humaine, Kinshasa devient l’épicentre d’une révolution silencieuse. Du 25 au 28 août, la capitale congolaise accueille la XVe Assemblée annuelle du Consortium des Fonds africains pour l’environnement (CAFÉ), rassemblant 19 fonds fiduciaires dédiés à la conservation biodiversité Afrique. Cette rencontre cruciale pourrait bien déterminer l’avenir écologique du continent.
Le choix de la République Démocratique du Congo comme hôte n’est pas anodin. Théophile Zognou, président du CAFÉ, souligne : « La RDC constitue le poumon vert de l’Afrique et du monde. Avec toute sa biodiversité, tout le monde a envie de passer au Congo ». Cette déclaration rappelle l’immense responsabilité qui pèse sur les épaules des participants à cette assemblée CAFÉ Kinshasa.
Mais au-delà des discours, quelle réalité se cache derrière ces réunions protocolaires ? Les fonds fiduciaires environnement représentent-ils vraiment une solution viable face à l’urgence écologique ? Le consortium affirme vouloir renforcer les capacités des acteurs et intensifier le plaidoyer pour mobiliser des financement durable ressources naturelles. Des mots nobles, mais qui trouveront-ils un écho concret sur le terrain ?
L’enjeu dépasse la simple conservation. Il s’agit de repenser entièrement notre rapport à la nature. Les membres du CAFÉ s’engagent à être des catalyseurs de changement pour une conservation bénéfique à la fois à la nature et aux populations. Une approche inclusive qui garantit le respect des droits fonciers coutumiers et exige le consentement libre des communautés pour tout projet de conservation.
Innovation financière et équité sociale deviennent ainsi les maîtres-mots de cette initiative. Le CAFÉ a d’ailleurs publié un guide de bonnes pratiques pour des projets carbone équitables RDC et s’engage à publier un rapport annuel sur l’état des droits humains dans les aires protégées financées. Des mesures qui témoignent d’une volonté de transparence et d’équité.
Pendant quatre jours, experts, représentants gouvernementaux, bailleurs de fonds et acteurs privés vont plancher sur des solutions concrètes. Leur défi ? Transformer les engagements en actions tangibles, les promesses en résultats mesurables. Car le temps presse : chaque minute qui passe voit disparaître des hectares de forêt et des espèces uniques.
La question qui se pose est simple : cette assemblée marquera-t-elle un tournant décisif dans la protection de l’environnement africain ou restera-t-elle une énième réunion aux conclusions oubliées ? La réponse appartient aux participants, mais aussi à tous ceux qui, sur le continent, attendent des actes concrets pour préserver leur patrimoine naturel.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net
