Dans les rues de Goma, une lueur d’espoir perce à travers des années d’obscurité et de pénurie. Les habitants de la capitale du Nord-Kivu observent depuis quelques semaines une amélioration tangible dans la distribution d’électricité et d’eau potable. Un changement qui suscite à la fois soulagement et scepticisme parmi une population longtemps habituée aux défaillances des services publics.
« Avant, nous pouvions passer deux ou trois jours, voire une semaine sans eau ni courant. Aujourd’hui, les coupures sont rares et annoncées à l’avance », témoigne un habitant du quartier Katindo, visiblement soulagé par cette évolution positive. Ce sentiment d’amélioration se répand progressivement dans certains secteurs de la ville, marquant une rupture avec des années de service erratique.
La Société nationale d’électricité (SNEL) et la Régie de distribution d’eau (REGIDESO) semblent avoir intensifié leurs efforts pour moderniser leurs infrastructures défaillantes. Dans un contexte régional particulièrement difficile, ces entreprises publiques ont mis en œuvre un plan d’action visant à renforcer la qualité des services essentiels. Mais jusqu’où cette amélioration pourra-t-elle réellement s’étendre ?
Malgré ces progrès encourageants, la réalité reste contrastée selon les quartiers. Rosette, mère de famille à Mugunga, tempère cet optimisme naissant : « Nous avons de l’eau une fois tous les trois jours. Et il faut encore payer très cher les vendeurs ambulants ». Son témoignage rappelle cruellement que les inégalités d’accès persistent fortement.
La distribution d’eau et d’électricité à Goma représente bien plus qu’une simple question de confort domestique. Il s’agit d’un enjeu économique vital pour le développement de la région. Artisans, petits commerçants et industries locales dépendent étroitement de la régularité de ces services pour faire fonctionner leurs activités. Comment envisager un développement économique durable sans une énergie stable et une eau accessible ?
Les défis restent immenses pour la SNEL Goma et la REGIDESO Nord-Kivu. La couverture des services essentiels demeure partielle, laissant de vastes zones périphériques dans le noir et privées d’eau courante. Les infrastructures vieillissantes nécessitent des investissements colossaux que les entreprises peinent à mobiliser dans un contexte économique national difficile.
Ces améliorations récentes constituent néanmoins une étape significative dans la lutte contre la précarité des services de base. Elles démontrent que des solutions existent, même partielles, même imparfaites. La régularisation annoncée des coupures représente déjà un progrès notable pour les familles qui peuvent désormais anticiper et s’organiser.
Mais la route vers une normalisation complète des services reste longue. Certains quartiers continuent de souffrir d’un accès limité à l’eau et à l’électricité, et la demande croissante de la population dépasse encore largement l’offre disponible. La situation est donc loin d’être résolue, malgré ces avancées encourageantes.
La question qui se pose maintenant est de savoir si cette embellie sera durable. Les habitants de Goma, entre espoir et méfiance, observent attentivement l’évolution de la situation. Ils attendent des acteurs publics des engagements concrets et des actions pérennes, capables de transformer ces améliorations ponctuelles en service régulier et équitable pour tous.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net