De violents affrontements secouent la localité de Kahumiro, dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu, depuis le 20 août 2025. Les combats opposent les rebelles du M23 aux combattants Wazalendo et à des présumés éléments des FDLR, plongeant la région dans une spirale de violence inquiétante.
Selon des sources locales, les rebelles du M23, sous le commandement de Makenga, auraient lancé une opération de traque contre des présumés rebelles FDLR dans la zone du parc national des Virunga. Cette offensive militaire intervient malgré les affirmations de leaders communautaires qui soutiennent qu’il n’existerait plus de présence active des FDLR dans ce secteur.
Les échanges de tirs, tant d’armes légères que lourdes, se sont poursuivis jusqu’au matin du jeudi 21 août, créant un climat de panique généralisée parmi les populations locales. Les civils se trouvant dans la zone pour leurs activités agricoles quotidiennes ont été pris de court par l’intensité soudaine des combats.
Le bilan humain s’avère particulièrement lourd pour les populations civiles. Une dizaine de morts parmi les habitants est rapportée par plusieurs sources locales. Les victimes appartiennent principalement aux communautés Hutu et autres ethnies locales de la chefferie de Bwito, soulignant le caractère dramatique de ces affrontements M23 FDLR Rutshuru.
La situation humanitaire devient de plus en plus critique. Des centaines de ménages ont déjà fui vers Kibirizi et les villages avoisinants, ajoutant au flux déjà important de déplacés dans cette région instable du Nord-Kivu. Ces déplacements massifs interviennent à un moment crucial pour les communautés rurales.
Le timing de ces violences ne pourrait être plus mal choisi. La région traverse actuellement une période de récoltes et le début d’une nouvelle saison culturale, menaçant directement la sécurité alimentaire de milliers de familles. Comment les populations pourront-elles survivre à cette double peine : l’insécurité armée et la précarité économique ?
Face à cette escalade de violence, les notables locaux lancent un appel pressant aux autorités congolaises et à la communauté internationale. Une intervention urgente est réclamée pour protéger les civils et garantir le respect des droits humains fondamentaux. La zone de Rutshuru confirme sa réputation de l’une des plus instables du Nord-Kivu, malgré les multiples appels au cessez-le-feu.
Ces affrontements récurrents entre groupes armés posent une question cruciale : jusqu’à quand les civils continueront-ils à payer le prix fort de ces conflits qui semblent sans fin ? La communauté internationale restera-t-elle spectatrice de cette tragédie humaine qui se déroule dans l’est de la République Démocratique du Congo ?
La persistance de l’insécurité dans l’Est RDC continue de défier toutes les tentatives de pacification, laissant les populations civiles dans une vulnérabilité extrême. Le conflit Nord-Kivu semble s’enliser dans une logique de violence qui échappe à tout contrôle, remettant en cause les efforts de stabilisation entrepris jusqu’à présent.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net