La situation sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo continue de se dégrader dangereusement. Face à l’activisme croissant des groupes armés locaux et étrangers, des voix s’élèvent pour réclamer une adaptation urgente du mandat de la Monusco. Maxime Prévot, Vice-Premier ministre belge chargé des Affaires étrangères, a lancé un appel pressant après sa rencontre avec le Président Félix Tshisekedi à Kinshasa.
L’urgence humanitaire et sécuritaire dans les provinces orientales exige une réponse immédiate. Le diplomate belge a souligné la nécessité d’ouvrir des couloirs humanitaires vers les populations affectées tout en questionnant l’avenir de la mission onusienne. Une prolongation du mandat de la Monusco RDC s’impose, mais celle-ci doit s’accompagner d’une mise à jour profonde pour répondre aux réalités terrain actuelles.
Le constat est sans appel : le mandat originel de la Monusco, conçu il y a de nombreuses années, ne correspond plus aux défis contemporains. La persistance des groupes armés RDC et l’aggravation de la crise humanitaire exigent une approche renouvelée. Comment une mission de stabilisation peut-elle efficacement protéger les civils si son cadre d’action reste figé dans le temps ?
La position de la Belgique rejoint celle des autorités congolaises sur la nécessité de maintenir une présence internationale. Le Président Tshisekedi et Maxime Prévot partagent la conviction qu’un acteur clé doit subsister dans la région. Cependant, cet acteur doit opérer avec un mandat actualisé, aligné sur les dynamiques conflictuelles actuelles plutôt que sur des réalités passées.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies avait pourtant prorogé le mandat de la Monusco jusqu’en décembre 2025. La résolution 2765 (2024) maintient un effectif important : 11 500 militaires, 600 observateurs et 443 policiers. Les priorités stratégiques restent la protection des civils et le renforcement des institutions étatiques. Mais cette reconduction suffit-elle face à l’escalade de la violence ?
La demande conjointe du gouvernement congolais et de l’ONU pour élaborer une approche sur-mesure du retrait progressif prend une tournure particulière. Hippolyte Mfulu Kingonzila, représentant de la RDC à l’ONU, a révélé l’impossibilité actuelle de mettre en œuvre le plan de retrait. La détérioration sécuritaire et humanitaire dans l’Est du Congo contraint à reconsidérer les calendriers.
La condamnation ferme des groupes armés opérant en RDC par le Conseil de sécurité sonne comme un rappel nécessaire. L’exigence de mettre fin aux violences, à l’exploitation illégale des ressources naturelles et aux activités déstabilisatrices reste lettre morte sur le terrain. La crise humanitaire RDC s’aggrave jour après jour, rendant toute solution durable plus complexe.
Les initiatives internationales de Doha et de Washington recevront le soutien de la Belgique, selon Maxime Prévot. Toutes les actions susceptibles d’apaiser la situation et d’œuvrer rapidement à la paix méritent d’être soutenues. Mais le temps presse pour les populations civiles prises au piège des violences.
La question centrale demeure : comment adapter le mandat Monusco pour qu’il réponde efficacement aux défis contemporains ? La protection des civils, la stabilisation régionale et le soutien aux réformes de gouvernance nécessitent des outils actualisés. La communauté internationale parviendra-t-elle à se mobiliser à la hauteur des enjeux ?
La sécurité dans l’Est Congo représente un défi multidimensionnel qui exige une réponse coordonnée et adaptée. L’actualisation du mandat de la Monusco n’est plus une option mais une nécessité impérieuse. Les populations congolaises attendent des actions concrètes plutôt que des déclarations d’intention.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd